Blockbuster ayant vendu son âme à Disney (qui profite d’ailleurs allègrement de Noël pour s’en mettre plein les poches), Star Wars est désormais définitivement étiqueté comme une machine à fric inintéressante par les critiques. La saga est-elle réellement vidée de son essence au profit… du profit justement ?


Il faut dire qu’au delà des critiques très critiques, on comprend aujourd'hui l’appréhension du public suite à l’épisode VIII plus que fumeux, voire carrément foireux. Le changement de réalisateur n’y était sans doute pas pour rien. Pour l’épisode IX, on retrouve J.J. Abrams, réalisateur de l’épisode VII, et ça a quelque chose de rassurant. Il permet en effet de retrouver l’équilibre entre les différentes forces et faiblesses de la saga et de rattraper la sauce avant que ça ne tourne au vinaigre. Il fallait quand même clôturer les grands arcs narratifs de cette nouvelle trilogie proprement, répondre aux questions du public et apaiser ses inquiétudes : Qui est Rey ? Quel avenir pour le duo Kylo Ren-Rey ? Quelles sont les origines de Snoke ? Quid de Palpatine ? Petit tour d’horizon des forces et des faiblesses de cet épisode IX.


Des faiblesses, force est de reconnaître aux détracteurs de Star Wars que l’épisode en a quelques-unes. Toutefois, beaucoup d’entre elles sont inhérentes à la saga elle-même, dans son ensemble. Ne soyez donc pas surpris donc s’il y a certaines incohérences temporelles, s’il y a de nombreuses facilités scénaristiques et surtout, ne soyez pas étonné des fondements dichotomiques de l’histoire. Oui, dans Star Wars, il y a des méchants très méchants sans autre but que d’être méchant #Palpatine et des gentils incroyablement gentils prêts à se sacrifier pour la galaxie. Rien de tout cela n’est nouveau. Quand on va voir Star Wars, on paye pour ça. Soulignons toutefois quelques grosses faiblesses qui se ressentent particulièrement dans cet épisode. Premièrement, comment ont-ils décidé les titres des épisodes ? On se pose sérieusement la question, les trois titres n’apportant rien. Deuxièmement, on y comprend plus rien : Leia, elle est vivante, puis morte, puis vivante, puis … A moins que ce soit l’actrice ? Et puis, de toutes manières, personne n’est jamais vraiment mort en fait. Tout le monde peut toujours revenir d’une manière ou d’une autre, et ça c’est un peut-être un peu facile d’en user autant sur un seul épisode (alors qu’en plus c’est pas vraiment utile). Troisièmement, même s’il est un peu plus discret, le fanservice est présent pour faire de la tune encore une fois, et pas forcément pour apporter des éléments intéressants à l’histoire #Lando. Quatrièmement, et je m’arrêterai là pour ne pas aller trop loin : certains détails sont assez inutiles (on pense à l’histoire de Poe ou au général Hux, sans spoiler). On aurait préféré une autre tournure pour certains évènements mais bon, on va accepter cette frustration.


Néanmoins, malgré ces nombreux défauts qui ne manqueront pas d’être soulignés par ses détracteurs, l’épisode a ses forces, qui le rendent plus équilibré que les deux épisodes précédents. C’est mieux construit (contrairement à l’épisode VIII) sans être du copié/collé (coucou épisode VII). D’abord, on répond à toutes les questions du public concernant Rey, Snoke et Palpatine, et ça c’est plutôt appréciable. Et la réponse est relativement satisfaisante. Ensuite, le duo Rey-Ben est bien plus agréable dans cet épisode (on se rappelle les malaises de l’épisode précédent). Il est même plutôt bon. Il faut dire qu'Adam Driver (Kylo Ren/Ben) a fait pas mal de chemin dans son jeu d’acteur depuis le début de la saga. Narrativement, leur dualité est très intéressante, dommage qu'ils s'associent si tard. C’est certainement mon plus grand regret dans ce film. Enfin, la conclusion (en ce qui concerne le sabre, le reste est moyen) est également symboliquement aboutie : on atteint -un certain- l’équilibre de la force avec lequel on nous rabache les oreilles depuis 1977.


Ainsi, tant dans la forme que dans le fond, ce neuvième volet de la saga atteint l’équilibre. C'est loin d'être parfait (quand on voit le contenu original proposé par The Mandalorian, on se demande comment le scénario central peut être à ce point stérile). Le spectateur restera avec quelques frustrations certes, mais avec également quelques satisfactions également, et c’est pour ça qu’on continue à aller voir cette emblématique saga au cinéma.


Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/star-wars-episode-ix-lascension-de-skywalker-lequilibre-tu-trouveras/.

Hedwig
6
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le 29 déc. 2019

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