Quadrature du cercle...

"Starwars : L'ascension de Skywalker" va forcément s'attirer une flak intense, et il y a matière à critiquer, que l'on soit féru de cinéma ou simplement fan de la saga. La mission était soit de fermer un cercle , soit au contraire d'ouvrir vers une nouvelle ligne, une tâche diablement épineuse en tous cas... On passe pourtant un assez bon moment je trouve avec ce dernier opus de la saga. J'avais bien aimé le volume quasi-plagiesque de J.J. Abrams, et je lui faisais confiance pour assurer le spectacle une fois de plus. Après, il est évident qu'aucun scénario n'allait faire l’unanimité. Ici Abrams resserre trop ses ambitions sur les fondamentaux de la saga, (faire réchauffer Palpatine, vraiment ??) alors qu'il aurait pu développer certaines ouvertures scénaristiques ("let the past go!") offertes par le certes très moyen et pourtant plus innovant "Le dernier Jedi".

En ce qui me concerne, j'étais peu investi dans le canon Starwars . Pour moi cette série est composée de deux grands films : l'original et sa suite immédiate "L'Empire contre-attaque", les autres étant distrayants au mieux, médiocres le plus souvent, (avec quand même le très chouette "Rogue One"). "Starwars" c'est d'abord plus une dérive boursouflée de notre mode de consommation du cinéma qu'un projet artistique sérieux, appelons un chat un chat. Et ma foi pour un produit entièrement phagocyté par les marketeurs, la série s'achève de manière plutôt honnête, pour un spectateur au départ peu touché par les enjeux narratifs.

Le spectacle est ce qui prime dans cet opus. Les scènes sur l'océan sont grandioses, les déserts toujours aussi beaux, la réalisation est correcte comme on était en droit de l'attendre. Les personnages sont peu profonds, mais ils avaient déjà tous leur histoire imprimée dans le béton ("coups de théatre" compris), et donc on a peu d'exposition à subir. Abrams se concentre sur son héroïne ,ce qui est bien car la présence Daisy Reily est tout simplement bluffante dans un rôle qui n'a jamais été très bavard masi qui repose beaucoup sur son charisme et ce que nous espérons d'elle au final. Son pendant obscur Kylo Ren devient plutôt triste en perdant sa noirceur (moi pas être du tout content de revoir Han Solo, que j'adore pourtant, mettre son grain de sel dans ce volume).

Le problème de ce film, qui nous donne beaucoup d'action, de belles images et de bons moments opératiques qui se veulent "mémorables" pour les fans,c'est bien sûr les contraintes de temps, qui obligent à toutes sortes d'expédients pas très subtils pour clore en deux heures vingt les nombreux fils de la narration. Un dernier film pour les contrôler tous, certes, mais était-ce suffisant? Ca s'emballe cette affaire, comme un manège en roue libre,de faux coups de théâtre en dei-ex-machina...

Mais bon, une fois qu'on a investi un film avec ses rêves d'enfants, il reste toujours un modicum d'émerveillement à revoir ses héros. Les trois derniers volumes jouent sans relâche sur ce registre (ah les "force ghosts" qui défilent...), mais cela marche bien sur moi et mon coeur de marshmallow, aussi artificiel le procédé soit-il, et je continue à aimer surtout le personnage de Rey, la meilleure addition au florilège de la saga (alors que Poe et Finn, auront toujours été sous-utilisés), un personnage faussement anonyme, qui préfère au final être une vraie personne plutôt qu'un monstre sans âme, et il n'était que justice de la voir conclure Starwars dans un émouvant clin d’œil à la fois au film de Georges Lucas et à notre enfance. Ce dernier film n'a pas réussi à rejoindre son grand ancêtre au firmament du cinéma, mais il n'a pas non plus complètement démérité dans son effort pour nous faire réver. Recommandé, guys et guyzettes!