L’Ascension de Skylwalker, conclusion d’une trilogie qui n’en était pas une

[SPOIL]


Dernier volet de la nouvelle trilogie Star Wars estampillée Disney, celui-ci avait la lourde tâche de conclure les aventures des héros de la nouvelle république. Une tâche loin d’être aisée tant l’épisode précédent avait divisé les fans pour ses partis pris en opposition au 7ème volet et donc par extension nous le verrons du 9ème film aussi.


Voilà l’étrange et pourtant bien réel principal défaut du film, la continuité avec son prédécesseur. Si on peut trouver bon nombre de carences à la prélogie, celle-ci avait au moins pour mérite de nous narrer l’ascension et la chute d'Anakin Skywalker avec une structure bien précise. La menace fantôme nous montre Anakin comme un enfant naïf plein de rêves, l’attaque des clones comme un adolescent perdu en manque de repères et enfin comme un jeune adulte brisé se tournant vers le mal dans la Revanche des Sith. Bref, un épisode n’en trahit pas un autre et le message est clair.
Le problème c’est que J. J. Abrams et Rian Johnson se sont littéralement envoyé baladé l’un l’autre en construisant leur film respectif, une vision éloignée de deux auteurs ayant leur propre conception de l’univers Star Wars, une guéguerre puérile qui n’a que pour conséquence une continuité bancale voir incohérence dans la trilogie.


Souvenez dans Les Derniers Jedi qui commençait par Luke rejetant son sabre que Rey lui avait tendu dans Le Reveil de la Force , une scène symbolique dans le 7 à la limite de la parodie dans le 8. Les origines de Rey qui constituaient un mystère majeur sont banalisées, si Abrams veut clairement lui donner un nom de famille important pour marqué une destiné toute tracée, Johnson lui sous-entant des origines modestes nous renvoyant le message que les héros peuvent s’éveiller chez chacun d’entre nous. Enfin, on y voyait Kylo détruire son casque qui représentait tout le symbole d’une quête du personnage d’identification à son grand-père (Dark Vador), visiblement pas au goût de Johnson non plus.


Inévitablement, on se doutait bien qu’Abrams n'allait pas mettre de l’eau dans son vin pour essayer de coller à son confrère, conséquence ? Un beau bordel. Pour commencer, il met de côté Rose (la fille asiatique présente pour le quota étranger dans le 8 si vous ne vous en souvenez pas) reléguée en personnage tertiaire avec à peine 3 répliques pour dire bonjour alors que celle-ci avait bénéficié d’un segment entier dans le 8 avec une relation forte avec Finn. En parlant du segment Rose/Finn du 8, un petit effort pour ce souvenir de DJ, ce pirate informatique joué par Benicio Del Toro, qui est purement et simplement effacé dans le 9. Ensuite, on nous lâche aussi un petit flash-back qui tombe comme un cheveu sur la soupe pour expliquer la scène bien WTF du 8 où Leia se ballade tranquillement dans l’espace avec la force, tout s’explique car celle-ci était en fait un Jedi entraîné par Luke... Enfin, les origines modestes c’est bien sympathique pour que les plus jeunes spectateurs s’identifient à Rey comme sauveur de la galaxie mais comment expliquer encore une fois ses aptitudes compléments démesurées pour une novice dans le 7 ? C’est simple, elle est la fille du fils de Palpatine. Une révélation lâchée dans le plus grand des calmes sans prendre la peine de nous éclaircir ne serait-ce qu’un peu sur la vie du FILS de l’empereur, anecdotique apparemment. Dans le même genre, on explique que Snoke était un clone/création de Sidious en littéralement 2 secondes, on parle quand même de l’antagoniste des deux films précédents.


En résumé, on a cette impression bizarre que L’Ascension de Skylwalker oublie complètement les événements de Les Derniers Jedi et n’est qu’une suite directe du Réveil de la Force. Une trilogie qui finalement n’en est pas vraiment une.


Cependant, le film n’est pas en reste pour se trouver des défauts dans son propre récit. A commencer par le lien qui unit Kylo et Rey qui part complètement en vrille, la force se confond donc avec la magie. En effet, ceux-ci sont capables de s’envoyer des objets de manière instantanée dans l’espace-temps alors qu’ils sont séparés par des millions de kilomètres l’un de l’autre. Quand la force découvre le Wi-Fi. On se demande aussi pourquoi le film tente de lancer une romance entre Finn et Rey qui au final n’aboutit à rien, une belle friendzone pour l’ancien stormtrooper. On passera aussi sur les pseudos tentatives d’émotions quand on essaye de nous faire croire à la mort de Chewbacca et la perte de mémoire C3PO dans élan de sacrifie, deux péripéties désamorcées en 10 minutes chacune (Chewi vivant et C3PO retrouve la mémoire) ou encore la flotte gigantesque de Palpatine caché sans problème pendant on ne sait combien de temps au nez de la nouvelle république, qui n'a toujours pas bénéficié d'une mise en contexte claire quand à son rôle et son importante dans la galaxie (on détruit 5 de leurs planètes dans l’épisode 7 mais les mecs restent apparemment bien calme sans se mêler de l'histoire).


Il serait malgré tout malhonnête de croire que ce volet est exempt de qualité. Premièrement, difficile de lui reprocher son esthétique et ses effets spéciaux très convaincants. Les apparitions de Sidious sont parfaitement dosées, ni trop ni trop peu et accompagné d’un visuel assez spectaculaire. Je reste pourtant convaincu que c’était une mauvaise idée de le ramener d’entre les morts tant ça simple présence montre un souci criant de manque de prise de risques de cette trilogie et annule presque le sacrifice de Dark Vador dans l’épisode 6. Deuxièmement, on a enfin le droit à un combat digne d’utilisateurs de la force entre Rey et Kylo, c’était pas trop tôt. Pour finir, la petite séquence où Rey reçoit le soutient de différents Jedis ne laissera pas indifférents tous adorateurs de Star Wars, on y retrouve notamment Yoda,Windu,Anankin,Qui Gon et même Ahsoka et Kanan des personnages des séries Clones Wars et Rebels, un clin d’œil sympa pour les fans.


Cette nouvelle trilogie est indéniablement un gâchis sans nom qui n’aura satisfait que les caisses de Disney, déjà lancé dans la surexploitation de la licence. Il y avait pourtant des choses à raconter et à découvrir, mais le tout s’est mêlé à du fan service déplacé, un récit charcuté d’un film à l’autre et une originalité inexistante dans le fond comme dans la forme. On espère voir de meilleurs aventures dans cette galaxie lointaine...

LeniConti
6
Écrit par

Créée

le 20 déc. 2019

Critique lue 202 fois

2 j'aime

LeniConti

Écrit par

Critique lue 202 fois

2

D'autres avis sur Star Wars - L'Ascension de Skywalker

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Sergent_Pepper
4

Back to their culture

Toute saga a une fin : arrivés à un certain point d’essorage, les studios et leurs team de scénaristes ont trouvé la parade ultime pour provoquer un sursaut d’intérêt : venez quand même, c’est le...

le 21 déc. 2019

215 j'aime

15

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Larrire_Cuisine
6

[Ciné Club Sandwich] Marche arrière à 12 parsecs sur l’autoroute spaciale de l’incohérence

DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Avant, on mettait 5 à tous les films mais il...

le 19 déc. 2019

171 j'aime

18

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
LeniConti
6

L’Ascension de Skylwalker, conclusion d’une trilogie qui n’en était pas une

[SPOIL] Dernier volet de la nouvelle trilogie Star Wars estampillée Disney, celui-ci avait la lourde tâche de conclure les aventures des héros de la nouvelle république. Une tâche loin d’être aisée...

le 20 déc. 2019

2 j'aime