Lorsque le chaos règne chez les scénaristes de Disney, JJ Abrams et Chris Terrio (Batman V Superman, Justice League) sont là pour rétablir l'ordre dans la galaxie. Ou pas...
Parler de cette conclusion va être très compliqué, aussi compliqué que son histoire, que ses déboires d'égo entre deux réalisateurs qui ne partageaient pas la même vision. La seule vérité à rétablir est que depuis que le créateur malaimé Georges Lucas a quitté le navire, difficile de créer des histoires et des enjeux valables. En effet qu'y avait-il à raconter après la victoire des rebelles sur l'empire, de la mort de l'empereur qui ait un quelconque intérêt à l'écran ? Les histoires sont légions mais quelle histoire pouvait susciter assez d'intérêt pour s'inscrire dans la continuité des épisodes centraux que sont les 1 à 6. Preuve de cet échec, une résurrection très mal amené de l'empereur qui en plus d'arriver hors champ, son retour étant annoncé dans le petit texte d'intro habituel, est aussi très mal traitée et matraite par là même les épisodes fondateurs, mythiques et adulés par tous les fans. A quoi bon la prophétie d'Anakin (vrai héros des deux précédentes trilogie) si celui-ci n'a été finalement incapable de se débarrasser de la plus grosse menace de la galaxie, que son sacrifice a été vain ?


OUI MAIS


JJ.Abrams, architecte de cette postlogie, dont les plans ont été malmenés (pas forcément qu'en mal par Ryan Johson) a eu la lourde tâche de passer derrière un gus qui n'avait absolument pas respecté ses plans, qui avait l'intention de casser tous les codes chers à la saga et aux fans pour créer quelque chose de nouveau, très maladroit, très discutable mais assez burné sur certains points. Abrams qui voue un culte à la trilogie d'origine a donc prit la décision de réparer les "erreurs" de son prédécesseur, de ramener l'histoire, son histoire à la dérive en essayant de réutiliser tous les codes de Star Wars cher aux fans (mais ceux-ci ne seront pas dupes) . Et cela fonctionne selon moi !


D'entrée de jeu le film se veut frénétique, va à deux cent à l'heure comme si le compte à rebours était lancé et qu'il avait 2H20 pour convaincre. Durant la première heure, la dynamique de trio (Luke, Han, Leia bis) est mise en place et fait le café. On retrouve l'humour emblématique de la série et une quête à l'artefact qui entrainera nos héros dans multiples péripéties flamboyantes. De la base rebelle à un festival coloré, en passant par des marécages inhospitaliés et une planète "goulag", nos héros traversent la galaxie d'un bout à l'autre, pour notre plus grand plaisir. On est ici presque dans un film pour enfant et j'avoue ne pas avoir vu le temps passer. L'humour et la bonhommie des personnages faisant mouche.


Mais qui dit rythme frénétique, dit aussi facilités scénaristiques ou raccourcis qui pleuvent. Mais avait-on vraiment le choix ? ainsi certains personnages seront malmenés, d'autres feront un retour téléphoné mais au final, c'est bien le rythme du film et l'alchimie des acteurs qui l'emportent. Nous aurons aussi entre deux des scènes avec Kylo Ren, chevalier solitaire bien qu'enfin accompagné de sa garde rapproché "les (prometteurs) chevaliers de ren", qui auront le mérite de participer à l'intrigue, tantôt traqueurs, enquêteurs et assassins, sans que l'on ne dévoile un nom ou un visage. Un parti pris là encore difficile à éviter, comment pouvait-on développer 6 ou 7 chevaliers en un film de une 2h20 ? Kylo Ren donc, reforge son casque (fait marche arrière) et semble être déterminer à embrasser la voix du Sith et de l'empereur même s'il reste obsédé par Rey et le lien profond qu'il entretient avec elle. Et après plusieurs confrontations, il se réveille, embrasse le côté lumineux, aidé par sa mère qui lui lance un ultime appel et par Rey qui le soigne. Han lui apparaitra aussi, en souvenirs, pour le faire définitivement renoncer au côté obscur. Parés à détruire Palpatine, Rey et Ben devront unir leurs forces pendant que les rebelles se battront contre la flotte rescapée de l'empire devenue le nouvel ordre en espérant un soutien qui tarde à arriver...


J'ai personnellement apprécié le spectacle. La réalisation est très soignées, bien que moins réussie que le 8, les trouvailles visuelles légions, les codes de star wars sont enfin bien traités et l'on apprécie enfin le trio de nouveaux personnages principaux présentés dans cette postlogie. Adam Driver jouant un peu cavalier seul est magistral et devient le personnage le plus intéressant et attachant de cette histoire, lui qui partait avec une psychologie proche de l'ado rebelle dans SW 7. Son lien avec Rey, sans doute le meilleur élément de l'épisode 8, est tout aussi réussit dans cet épisode et le baiser final ne m'a absolument pas gêné ou choqué bien au contraire, ces deux-là étaient fait l'un pour l'autre. Finn peut rester sur le banc de touche, sans avoir pu se confier, ou le fera-t-il plus tard dans une série live ou animée.


On pourra cependant faire une liste des incohérences, raccourcis et facilités scénaristiques, mystères non résolus qu'entretient le scénario tout du long. Il y en a un paquet et je laisse les détracteurs du film/Fans jamais contents se faire une joie de les relever au stylo rouge et même si certains d'entre eux me dérangent (il ne faut jamais débrancher son cerveau), cela ne m'a pas empêcher d'apprécier tout les bons côtés du film qui sont très nombreux eux aussi. Ou quand la générosité rime avec la justesse de ton et le respect de l'univers, pas seulement du fan-service mal exploité. Il est cependant regrettable que le scénario ait fait machine arrière, que l'on soit obligé de sortir un vieux méchant du placard pour effacer les choix douteux d'un autre scénariste. Regrettable aussi que la musique soit elle aussi recyclée. Anakin n'a donc pas vaincu Palpatine, c'est Rey, sa petite fille, aidé par tous les jedis qui a mit un terme au règne du mal et à la saga skywalker en s'appropriant ce nom de famille sur le plan iconique des deux soleil jumeaux sur Tatooine.


Ce respect jusqu'au boutisme n'aura finalement pas suffit. Les fans ont encore craché dans la soupe. Toutes nouvelles idées ou nouveaux codes sont à bannir et le plagiat encouragé. Dans cette perspective, j'ai vraiment hâte de voir comment Ryan Johson va amener sa nouvelle trilogie (si nouvelle trilo il y a). Il devra s'armer comme un Jedi de courage et de sagesse. On y croit Ryan !! Ou pas...

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le 22 déc. 2019

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uther

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