Et bien, après un léger mieux dans Le Dernier Jedi, cette trilogie bâclée se votre irrémédiablement dans l'enfer Sith de Nanarland.
Par où commencer tant les défauts de ce dernier opus sont pléthores ?
Aller, commençons par les qualités ça ira vite:
1) La musique du générique d'introduction que l'on prend toujours plaisir à écouter, le cœur plein de nostalgie, en lisant le petit laïus introductif qui défile dans l'espace intergalactique.
2) Il y a des sabres lasers !!!! D'où les 4 étoiles...parce qu'un sabre laser, ça vaut bien 4 étoiles !


Maintenant les défauts :


1) Le scénario lamentable.
En effet, parce qu'il faut apparemment obligatoirement un grand méchant,que ce n'est pas possible d'envisager une histoire de science fiction sans « grand méchant » … pour les grosses huiles hollywoodiennes, ils nous ont sorti ex Nihilo un Palpatine que personne n'attendez. Bon il était encore vivant en fait. Finalement Dark Vador ne l'avait pas tué en sauvant son fils...C'est dommage l'idée était pourtant bonne non ? Ben non apparemment.


Et que fait-il cet ersatz de Dark Sidious ? Une nouvel Etoile de la Mort ? Que nenni, pour varier les plaisirs il fait apparaître du néant une armada de 10 000 destroyers stellaires dont la destruction (pour changer) sera l'enjeu du film. Alors pas la peine de se demander comment ont construit 10 000 destroyers stellaires au milieu de nul part, on aura qu'à dire que c'est de la magie Sith. Du coup c'est à se demander pourquoi Palpatine c'était cassé le c... à faire financer une armée de clone dans l'épisode II, en prenant soin de cacher la magouille pendant des décennies au Sénat et aux conseil Jedi...Il lui aurait suffit de faire apparaître par magie une invincible flotte dont chaque vaisseau est capable de faire exploser une planète.
Nous sommes donc, encore une fois, dans la surenchère en guise d'originalité scénaristique.
D'ailleurs, combien d'hommes d'équipage sont nécessaires au fonctionnement de cette invincible armada fantôme ? 10 millions au moins ? D'où ils viennent ? Comment sont-ils passés inaperçus ? Nous ne le saurons jamais.


2 Les dialogues.


Y a-t-il un seul dialogue édifiant dans ce film ? Rappelons pour mémoire, que Star Wars est une fresque épique spirituelle qui donne à voir des samouraïs de l'espace pétris de sagesse (inspirée du bouddhisme), et qui, pour les épisodes de la prélogique, est une métaphore de la chute de la république Romaine et de l'avènement de l'Empire. Nous parlons d'une histoire qui montre comment par la peur, des nations peuvent abandonner tout goût de la liberté et porter au pouvoir un homme providentiel. C'est aussi une ode au calme, à la sagesse, à l'équanimité.
Or ce dernier opus enfile des dialogues creux entre personnages stéréotypés sans aucune profondeur les uns après les autres. On dirait Indépendance Day 2 de Roland Heimrich...


3Les personnages


Tous sans exceptions n'ont aucun intérêt et son incohérents.
On ne peut s'attacher à aucun personnage. Pire que tout...à quoi sert Fin ? Et au nom de quoi ce dernier termine-t-il général de la Résistance nommé unilatéralement par Poe Dameron ? C'est censé être démocratique comme attitude ? Et de quel mérite extraordinaire s'est-il couvert, de quelle habileté stratégique à t-il fait montre pour obtenir un tel rend ? Nous avons affaire là à un dialogue parfaitement incohérent, doublé d'une situation grotesque.
D'ailleurs qui est amoureux de qui au final ? Rose Tico est passée à la trappe (elle était pas presque morte d'ailleurs?), Fin ne sait pas qui choisir entre Rose, Rey, et une jeune femme noire elle aussi ancienne stormtrooper. Du coup, il choisit personne, et rien ne se passe. D'ailleurs en aurions nous eu quelque chose à faire ?
Où est le grand amour entre Anakin et Padme, où est la si subtile relation entre Han Solo et Léia qui a tenu les fan en haleine dans les années 80 ?


L'amour de Anakin et Padme était fort et universel car il relevait d'un triple tabou : Différence extrême d'âge, de classe sociale, et parjure Jedi du vœu de célibat. C'était beau tout simplement, on pouvait y croire.


Sérieusement j'ai espéré de toute mes forces que JJ Abrams nous épargne le baisé de fin entre Rey et Ben Solo tant cela arrivait comme un inutile cheveu sur la soupe...mais non, il fallait être nié et creux jusqu'à la fin. A quel moment les scénaristes se sont-ils dit que la séquence : mort de Rey, résurrection, baisé, mort de Ben, était une bonne idée ?!!!!


4 Les chevaliers de Ren
En fait ils ne servent à rien dans la trilogie, et ne servent à rien non plus dans cet épisode. Kylo Ren s'en débarrasse sans difficulté aucune dans une scène quelconque. Ce sont donc des goodies Disney sur pattes avec un bon look, et rien d'autre. Leur propre masque badass justifiant celui de Kylo Ren.


5 La bataille finale.
Rappelons nous la scène d'introduction de la Revanche des Siths. D'entrée la claque visuelle est énorme. On est complètement prix dans le mouvement et la profondeur du champs de bataille spatiale. Mais dans l'ascension de Skywalker on assiste à une bataille navale statique. Les Vaisseaux Siths immobiles semblent se gêner les uns les autres et le rendu est absurde.


Au final on peine à trouver quel est le propos de cette trilogie, et de ce dernier film. Quel est l'enjeu finalement ? Battre le méchant ? Mais c'est quoi un méchant dans Star Wars ? Un monsieur tout en noir qui balance des éclaires ? Apparemment pour Disney c'est à peu près tout. Exit la dimension politique, au revoir la quête spirituelle (que Le Dernier Jedi avait opportunément réintroduite). Au final c'est une banale histoire de sabre rouge contre sabre bleu...l'équipe bleue contre l'équipe rouge pour un duel final chromatique. On comprend bien qu'il y a d'un côté un certain ordre totalitaire et de l'autre un désordre individualiste et plein de liberté (les pirates de l'espaces et civiles qui viennent affronter à la fin la flotte du Dernier ordre). Mais en quoi cela est-il crédible, et quel est la signification d'un tel message ? On pourrait se réjouir d'un message anarchiste si seulement la Résistance n'était pas dirigée par une Princesse générale, héritière d'une dynastie de puissants Jedis.


On oublie trop souvent la dimension disruptive d'une saga de science fiction d'inspiration bouddhiste, anti-matérialiste, au milieu des années 70. C'était une révolution. Un nouveau modèle de sagesse apparaissait et a inspiré des millions de personnes. Ici nous avons un fil d'actions avec des blagues pour tout dialogue.
Désolé, mais c'est nul, c'est un nanar, et ça vaut rien.
Au final la douloureuse impression que ce Star Wars est un Disney comme les autres, c'est à dire un film pour les enfants qui fait des clins d’œil aux adultes pour ne pas qu'ils s'ennuient trop.

Alex_rainbow
4
Écrit par

Créée

le 24 déc. 2019

Critique lue 391 fois

Critique lue 391 fois

D'autres avis sur Star Wars - L'Ascension de Skywalker

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Sergent_Pepper
4

Back to their culture

Toute saga a une fin : arrivés à un certain point d’essorage, les studios et leurs team de scénaristes ont trouvé la parade ultime pour provoquer un sursaut d’intérêt : venez quand même, c’est le...

le 21 déc. 2019

215 j'aime

15

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Larrire_Cuisine
6

[Ciné Club Sandwich] Marche arrière à 12 parsecs sur l’autoroute spaciale de l’incohérence

DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Avant, on mettait 5 à tous les films mais il...

le 19 déc. 2019

171 j'aime

18

Du même critique

DoggyBags, tome 3
Alex_rainbow
9

Cartels, feminicides, hyper violence et virilisme, bienvenue au Mexique!

Superbe doggybags, cette fois-ci tout entièrement consacré au thème du narco trafic mexicain. Volume d’autant plus dérangeant que l’ensemble des faits sont dépassés chaque jour par la réalité atroce...

le 12 nov. 2019

1 j'aime

Adrastée : Intégrale
Alex_rainbow
10

Une magnifique fable philosophique

Adrastée est la seconde bande dessinée de Mathieu Bablet après La belle mort. Initialement publiée en deux tomes, elle bénéficie en 2016 d'une nouvelle édition en intégral très esthétique. C'est dans...

le 11 nov. 2019

1 j'aime