Toute saga a une fin, même décevante

Attention !!! SPOIL SPOIL SPOIL ! Cette critique contient autant de spoil que J.J Abrams multiplie les références aux films initiaux. Les padawan qui n'ont pas vu le film sont invités à se rendre directement à la conclusion en bas de page (ils ne passent pas par la case départ, ils ne touchent pas 20000 francs).

La 3e (et dernière ?) trilogie de la saga Star Wars (débutée en 1977, sans que personne ne croit alors au film, hormis Spielberg) est donc achevée. J. J Abrams, réalisateur du 1er et 3e opus de cette nouvelle trilogie, est un fan, et cela se sent, en particulier dans l'Episode VII, le réveil de la force.

Là où Georges Lucas, dans la seconde trilogie réalisée, a clairement réaffirmée, notamment dans la menace fantôme, son objectif de séduire et s'adresser avant tout au jeune public, quitte à décevoir les fans de la première heure (n'oublions pas que Lucas a réalisé la guerre des étoiles de 1977 avec l'idée d'en faire un film pour les enfants), avec en arrière pensée la pléiade de produits dérivés sous formes de jouets qui en découle (première association avec Disney via ses parcs à thème), J. J Abrams a eu à cœur de s'adresser aux fans, avec la bénédiction inattendue des Studios Disney (ils ont ma reconnaissance éternelle pour avoir permis la réalisation de Rogue one).

Le rendu de la nouvelle trilogie, à laquelle on peut rattacher les excellents Rogue one et Solo, est donc plus sombre, plus adulte, à l'image de l'Empire contre-attaque, généralement l'épisode préféré des fans.

Elle fait la part belle aux droïdes. BB-8 est un digne successeur de R2-D2, très bien réalisé et curieusement très expressif sans visage. De la même manière, le mini droïde du 9e épisode est choupi tout plein. Dans un autre genre, j'ai apprécié les droïdes de Rogue One et de Solo, chacun doté d'une solide personnalité (une franchise dépourvue du moindre sentiment pour le premier et le coté "défense des droits des droïdes" chez le second).

Cette nouvelle trilogie est une suite convaincante et sans trahison des 3 films initiaux, avec en prime des effets spéciaux à couper le souffle (la séquence du croiseur coupé en deux dans le film précédent reste gravée dans ma rétine) et l'émotion de retrouver les personnages de notre enfance : Luke, Léia, Han, Chewie... Les finish des épisode VII et VIII sont particulièrement réussis.

Dans sa forme narrative, L'Ascension de Skywalker ressemble beaucoup au Retour du Jedi, avec quelques clins d’œil appuyés (une partie de l'histoire se passe dans la système Endor et on aperçoit quelques Ewoks vers la fin du film). C'est particulièrement saisissant au niveau de la longue scène finale entre Rey et l'Empereur, rappelant celle qui opposait l'Empereur à Luke : de la même manière, Rey assiste impuissante à l'anéantissement programmée de la résistance (parallèle également avec la scène entre Rey, Kilo Ren et Snoke dans le film précédent. L'histoire se répète encore et encore). Là aussi, les méthodes de guerre tribales primitives permettent de faire la différence pour l'emporter : l'attaque inattendues des Ewoks avec leurs lances et leur lance-pierres a permis aux rebelles de reprendre l'avantage dans le Retour du jedi. Ici, l'utilisation de montures animales quant les croiseurs sont équipés de dispositifs pour neutraliser les speeders, provoque la surprise et la déroute.

De cet épisode IX, on retiendra surtout deux scènes grandioses :

Hormis ces quelques bonnes séquences, le film est sans réelle surprise, avec un coté déjà vu et revu. Même si l'on reste adepte du faucon millénium, des courses poursuites dans l'espace ou dans le désert, des créatures farfelues, des droïdes amusants, des duels au sabre laser, du rapport à la force et à son coté obscur et du combat incessant entre le bien et le mal, tout est dans ce dernier film un peu réchauffé. La saga s'essouffle faute de se renouveler.

J'ai regretté qu'il n'y ait pas de réelle évolution dans les relations entre Rey et Kilo Ren d'une part, entre Finn et Rey d'autre part. Sans doute par manque de temps, les personnages font du surplace. On reste sur notre fin avec un sentiment de promesse non tenue. Le personnage de Rose, vrai bonne surprise du film précédent, est ici réduit à de la presque figuration. C'est dommage.

Autre promesse non tenue : la bravade que lance Luke à Kilo Ren, (le maître à son ancien disciple), à la fin de l'épisode précédent : "on se retrouvera, petit !". En fait, non.

En conclusion : L'Ascension de Skywalker est un honnête divertissement, une fin honorable (quoiqu'un peu convenue et décevante) à cette trilogie dont les deux premiers films ont comblé mes attentes. Il est temps selon moi de s'arrêter là et de laisser la poule aux œufs d'or reposer en paix. On aura plaisir à revoir ces trois films (en ce qui me concerne, davantage les deux premiers que le 3e). Que la force soit avec nous.