« Street Trash » est un film devenu culte pour les amateurs de cinéma gore. L’affiche résume bien le ton de cette œuvre dont la finesse n’est pas le point fort. L’univers de ces clochards qui survivent dans une casse de voitures donne la nausée. Leur violence est tellement excessive qu’elle en devient burlesque. Comme la castration d’un SDF et la partie de foot qui s’engage alors avec le membre coupé ! Amis poètes, bonsoir ! Et que dire des effets du breuvage très corrosif vendu par l’épicier du coin. Nos alcooliques se liquéfient sur place. Des corps humains fondent sur les cuvettes des toilettes ou contre les murs. Ajouter à cela les explosions de corps, les éparpillements de bidoche et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend. Pour contourner la censure, le réalisateur a utilisé toute une palette de couleurs éclatantes (jaune vomi, vert caca…) mais pas de couleur sang. Cette curiosité cinématographique n'est bien évidemment pas un chef-d'œuvre. Le scénario part dans toutes les directions. Le réalisateur en oublie parfois son sujet. Ainsi, les histoires secondaires entre sans-abri peuvent lasser. Et au manque de cohésion s’ajoute un humour particulier qui peut être rédhibitoire pour de nombreux spectateurs. Reste le point de vue politiquement incorrect du film avec ses oubliés de l'American way of life (zonards, vétérans du Viêtnam, etc.), ses scènes gore très inventives bien que peu réalistes, ses scènes scatologiques rarement vues au cinéma, et l'impression de saleté ambiante particulièrement tenace. Ce n'est pas rien !