Un film décevant qui souffre d'une réalisation paresseuse

Netflix continue de compléter son offre cinéma avec l’arrivée dans son catalogue de Sweet Girl, surtout reconnu pour avoir en tête d’affiche l’acteur star Jason Momoa qu’on connait principalement pour son rôle d’Aquaman dans les derniers films DC. Avec sa présence, on pouvait espérer un film d’action calibré sous fond de vengeance personnel, cependant le film n’atteint jamais ses objectifs et ne restera probablement pas dans les mémoires. Il constitue surtout l’ensemble des erreurs et facilités de Netflix dans plusieurs de ses films et séries. Dès son ouverture, on sent que le long-métrage ne parviendra pas à nous combler. Malheureusement cette crainte va se vérifier dans les minutes suivantes. Il n’y a aucune ingéniosité dans la mise en scène avec une histoire clichée au schéma manichéen. Si l’acteur faut le boulot avec un charisme évident, il semble de plus livré à lui-même. On se demanderait presque ce qu’il est venu faire dans cette galère. Le metteur en scène, Brian Andrew Mendoza, nous offre ici son premier film avec une image terne et une réalisation plate qui ne met clairement pas ses personnages en valeur. Ce film raconte l’histoire d’un homme qui cherche à se venger des dirigeants d’un grand laboratoire qu’il accuse d’être les coupables du décès de sa femme atteinte d’un cancer. Dans sa quête, il devra protéger sa fille face aux tueurs engagés par la grande corporation mais aussi du FBI qui est à sa poursuite pour ses actes. Si le film assure le minimum syndical en termes d’action avec des séquences nerveuses et une chorégraphie somme toute lisible, le contenu semble, quant à lui, bien vide tant l’ensemble est insipide. Par ailleurs, tout semble trop facile dans la résolution des sous-intrigues pour converger vers le dénouement final, les acteurs semblent en mode automatique et souffrent d’un manque criant de variété dans leur jeu. Si Jason Momoa et la jeune actrice Isabela Merced (Transformers: The Last Knight en 2017 ou encore Sicario: la guerre des cartels en 2018) font ce qu’ils peuvent, on peut souligner une absence évidente de complicité entre les deux acteurs. Leur relation est vraiment mal exploitée, on ne parvient jamais à s’accrocher à eux malgré les épreuves qu’ils ont traversé. Aucun sentiment ne ressort avec ce ton résolument grisâtre et froid. C’est peut-être bien cela qu’il manque à ce film, une véritable âme. De plus, on ne peut pas fermer les yeux sur un lot d’incohérences qui viennent en rajouter à ce ratage et n’aident clairement pas le métrage de se relever. Les erreurs sont décidément trop nombreuses pour réellement apprécier cette histoire avec son rythme lent qui témoigne surtout du manque de maitrise de raconter une histoire efficace. Au contraire, on assiste plus à une narration prévisible presque naïve même si une révélation inattendue arrive dans le dernier tiers et tente bien de sortir le spectateur de son ennui. Mais le résultat est finalement plus grossier qu’autre chose et a le film a le don de nous offrir une conclusion ridicule et prévisible aussi ratée que l’ensemble du métrage. Sweet Girl est une déception, on pouvait attendre tellement mieux de cette proposition mais il souffre d’une réalisation fade avec une histoire banale surfant uniquement sur le capital de son acteur. On a le sentiment d’assister à un téléfilm de luxe vite vu vite oublié.