Ozon par procuration

Un huit clos. Une piscine. Du soleil. Des pétards. De la testostérone. Une bombe sexuelle. Du cul. Des seins. Une auteure. Un kilt. Un roman policier.
Voilà les ingrédients dans lequel Ozon nous plonge avec brio! (OK, c'est lourd... séquence n°1)

Sarah, auteure de romans policiers en manque d'inspiration, décide d'aller écrire son nouveau bouquin dans la maison de son éditeur, sous le soleil de la France. Contre toute attente la fille de ce dernier débarque, chamboulant le calme auquel aspire la romancière...

Le décor est planté: deux femmes et une piscine.
D'un côté il y a Julie, française: un corps de rêve, une nana pétillante, fêtarde, une sacrée chaudasse.
De l'autre il y a Sarah, anglaise: froide, renfermée, casanière, coincée, solitaire.

L'une, symbolisant le soleil de la France et dévêtue une scène sur deux, passe le plus clair de son temps à l'extérieur. Mais si si si, les gars! J'entends déjà les mauvaises langues... sa nudité a bel et bien tout son sens ici. Ozon ne voulait pas juste se rincer l'oeil! (OK, c'est lourd... séquence n°2)

L'autre, symbolisant Londres et sa grisaille, est plutôt pudique et se cloître dans sa chambre en vivant par procuration à travers l'écran de son ordinateur.
Bref, deux pôles contraires coexistent dans cette belle villa avec au centre la fameuse piscine: l'élément déclencheur de tous les fantasmes, de tous les interdits, de l'imaginaire foudroyant de notre chère romancière.

Cette opposition est aussi mise en évidence dans l'atmosphère du film: le calme du début fait place à un certain malaise pour finir par un univers de plus en plus angoissant... Comme dans tout bon thriller quoi!
La tension évolue, tout comme les deux femmes: Julie va dépeindre sur Sarah. Celle-ci va petit à petit se libérer, notamment dans une pétillante séquence de danse à la wanagen sur "Let's do it!". Un véritable p'tit moment de pur délice!

Mais l'intelligence de ce film réside surtout dans le fait qu'il s'agit d'une fiction dans une fiction. En gros, vous allez vous triturer l'esprit pour savoir quand la réalité nous quitte pour faire place au fantasme.

Bref, un véritable p'tit régal! Eh non! Pas seulement pour la plastique de Ludivine, la magnifique. Ce thriller est franchement bien plus qu'une belle paire de fesses!
Allez, hop! Plongez dedans! Vous serez surpris quand vous sorterez la tête de l'eau... (OK, c'est lourd... Jamais deux sans trois, comme on dit!)