Rapido presto, parce qu'il faut parler de ce film.
On connaît de Charlie Kaufman son travail de scénariste bien barré. Ses histoires ont un énorme quelque chose qui fait que les films qu'il écrit ont une saveur bien à eux, qu'on aime ou pas. Moi, j'aime.
Et puis là, bam, il passe à la réalisation, pour le meilleur et pour le pire.
Pour le meilleur parce qu'on sent qu'il s'est totalement lâché, sans compromis, sans filet. Ce film fourmille d'idées qui tapent juste et d'images qui font pétiller les rétines et les neurones. Concrètement, ça reste une expérience assez unique, marquante, magique.
Pour le pire, parce qu'on sent qu'il n'y avait personne pour le cadrer, alors que ça aurait pu être quand même pas mal. Le film est assez long et on a pourtant l'impression qu'il aurait pu durer quatre heures de plus. A peine un dixième des idées lancées sont exploitées jusqu'au bout, et des scènes marquantes perdent toute leur force parce qu'elle ne servent à rien d'un point de vue dramaturgique.
Alors on est face à une espèce d'épopée étrange et attachante, d'où se dégage une ambiance assez incroyable, mais laisse un arrière-goût de frustration. Y'avait assez de matière pour faire dix films et il a tout voulu caser dans un seul, résultat, même en forçant, ça rentre pas, ça déborde et des idées magnifiques sont oubliées trois minutes après.
Un film de scénariste en somme. Scénariste ultra talentueux à mon sens, mais dont le talent se dilue parfois dans cette déferlante d'idées.
Ah, puis faudrait pas que j'oublie l'immense Philip Seymour Hoffman qui tient pas mal le film sur ses épaules. Même si tout les acteurs sont à l'avenant, lui c'est un peu mon chouchou et là, ben, il est juste parfait.
En tout cas, c'est à voir, genre vraiment.