El Exilio

Thèmes très typiques de L'Argentine, l'exil, la nostalgie et le retour au sud sont tous repris dans ce film avec une méticulosité déconcertante. En fait, au fil du film j'ai ressenti que le réalisateur essayait de tous les reprendre, voire les accentuer et moderniser grâce à l'opportunité du thème du fascisme d'Argentine. Bien que ces thèmes soient très bellement mis en scène, je ne peux m'empêcher de penser que les auteurs avaient essayé d'exposer ce pan de la culture Argentine à un public Européen. Faisant que ce réalisateur pourtant bel et bien Argentin crée une oeuvre destinée non pas aux seuls Argentins mais également aux Français, dont la capitale est un lieu de pèlerinage pour les premiers. En témoigne par exemple le fait que Piazzolla, un tanguiste plus occidentalisé ait été choisi pour la bande originale.

De ce fait, elle me touche beaucoup car étant moi Argentin et Belge, j'ai parfaitement ressenti par exemple le thème du 4è acte, l'incompréhension. Dans le sens où j'ai au contraire le privilège comme les protagonistes, de connaître les 2 cultures qui sont aussi présentes l'une que l'autre dans le film tant au niveau des dialogues que des problématiques et préoccupations. Et j'ai l'impression que cette oeuvre, dans son entièreté, pour un autre public que le biculturel n'en profiterait qu'à moitié. La moitié qui correspond à sa propre culture et qui, bien qu'ici bien respectée, même choyée, est une seule moitié malgré tout.

Mais comme je l'ai dit, ce film vaut vraiment la peine d'être vu en toutes circonstances. La musique est superbe, la danse est excellente, les détails narratifs portent à sourire - jamais rire - et l'ambiance est très bien travaillée. J'ajoute que la photo est elle aussi très soigné et les acteurs pas dégueulasses.

En somme c'est un très bon film et je le recommande à ceux qui apprécieraient une jolie/gaie comédie musicale absurde et dramatique des années quatre-vingt intellectuelles. Pour ma part il se pourrait même que je lui mette 9/10 quand je l'aurai revu.