Médiocre et idéologiquement très contestable

Les films d'Étienne Chatiliez sont intéressants lorsqu'ils mettent en scène des personnages fictifs qui peuvent ressembler à des personnes réelles.
Ce sont parfois des personnages clichés, outranciers, caricaturaux mais ils semblent toujours être basés sur de vraies personnes, comme la fameuse tatie Danielle qui est une sorte de modèle idéal de vieille femme odieuse et acariâtre.
Le problème du personnage de Tanguy c'est que contrairement à ce qui a pu être dit il ne représente rien ni personne... C'est le rejeton d'une famille aisée, bien cadré, à qui tout réussi, qui chope des nanas à la pelle, qui a un bon diplôme, qui est soutenu à 100% par sa famille... Mais qui décide tout de même de rester dans les pattes de ses parents, même lorsque ceux ci décident de lui payer un logement... Un comportement finalement assez irrationnel, qui relève plus de la psychiatrie que de la logique.
Y voir le symbole d'une certaine jeunesse qui reste chez ses parents par pure facilité relève d'un mépris incommensurable pour la large majorité des jeunes qui vivent dans la galère et qui restent au domicile familial parce qu'ils n'ont pas le choix. Ce que la presse n'a pas hésité à faire à l'époque de la sortie en parlant de "génération Tanguy", traduisez "jeunes feignasses parasites pourris gâtés".
Je ne connais pas les intentions de base du réalisateur mais s'il a vraiment voulu faire de Tanguy un modèle de jeune squatteur je lui conseille de sortir plus souvent de son milieu social.
Pour revenir au film le personnage principal est d'autant plus insupportable qu'on n'arrive pas à comprendre son comportement. Même pour tatie Danielle on arrivait à comprendre sa méchanceté, qui relevait d'une aigreur due à la nostalgie de son défunt mari. Là rien n'est expliqué, Tanguy en devient parfaitement antipathique et inintéressant. C'est simple, lors de ma vision plus le film avançait plus je souhaitais qu'il finisse en drame.
On suit donc tout au long du film les péripéties de cette tête-à-claques et l'on souhaite, comme ses parents, qu'il finisse par se caser pour nous foutre la paix.

Une forme de film masochiste en somme.