Taxi 5: nouveau synonyme de catastrophe !

Franck Gastambide prend les rennes de la réalisation d'un nouvel opus de la saga "Taxi" onze ans après la sortie du nullissime "Taxi 4", ce qui aurait pu donner un coup de jeune à la franchise et nous faire oublier par la même occasion le dernier volet de cette dernière, volet qui à l'époque, avait tué cette série de films. Mission échouée. Le problème, c'est que le film comporte beaucoup trop de défauts donc seulement ceux qui sont réellement nuisibles aux films seront traités.

D'abord en ce qui concerne les personnages; Gastambide joue le rôle d'un policier sûr de lui, arrogant, doté d'un minimum d'intellect mais ces traits de caractère trahissent le côté dramatique de certaines séquences. Tout le monde se rappelle de Daniel joué par Samy Naceri qui, lors des poursuites, n'était pas toujours à 100% certain de l'issue de celles-ci. Gastambide lui, a le sourire du début à la fin de la scène ce qui a pour effet de retirer le côté "danger" de la course.
Pour Malik Benthala, sa seule et unique utilité est de faire le lien avec le taxi de Daniel ET C'EST TOUT.
Venons en aux policiers de la police municipale qui forment l'équipe de Gastambide. Encore là, ces personnages nous montrent l'écart générationnel de "Taxi 5" et de "Taxi" traduisant un humour différent. en 2018, les blagues doivent être au fond, sur le sexe, les stéréotypes et dans la forme exagérées pour faire rire. Dans les premiers "Taxi", les policiers étaient des nuls, tout simplement des nuls, ce qui pouvait amener de temps à autre de l'ironie dramatique alors qu'avec ce nouveau casting et certainement une direction d'acteurs charcutée, des personnages non plus nuls, mais psychopathes, ce qui les rends au lieu de drôles, ridicules et antipathiques.

Pour L'ex commissaire Gilbert devenu maire, il a exactement le même rôle que lorsqu'il était commissaire, c'est à dire de prononcer le briefing de début de mission, participer aux planques, superviser les opérations de police... sa nouvelle fonction a pour seul but de donner un peu plus de place et d'importance aux potes de Gastambide et bien evidemment de ramener du FanService.

Ensuite sur l'aspect technique du film. Les premiers "Taxi" nous offraient des plans certes moyennement travaillés mais qui nous permettaient d'apprécier les poursuites dans les rues de Marseille. Dans "Taxi 5", il y a une overdose de cuts qui va faire très mal à tous les épileptiques qui vont visionner ce film. Le montage est une abomination, particulièrement pendant les scènes de courses dans lesquelles on change de plans toutes les secondes, à base de champ contre champ ou de plans aériens filmés sûrement avec un drône. A aucun moment, cela nous laisse le temps d'apprécier ces scènes qui sont relativement celles attendues dans le film.
Il faut noter qu'il y a une nouvelle technique pour filmer les poursuites, non utilisée dans les autres "Taxi" et on comprend pourquoi. Une caméra est posée sur l'arrière de la voiture poursuivante et cela rend un résultat affreux. La voiture sur laquelle est posée la caméra remplie tout le cadre et il y a une sorte de flou qui compense les zones de vide. Comment encore mieux nous gâcher les scènes de courses.

Enfin, le scénario ou du moins la raison d'être du taxi dans le film. Dans "Taxi" premier du nom. Emilien réquisitionne le taxi de Daniel car ce dernier l'avait par hasard pris en tant que client et ne se faisant pas prier pour lui montrer ses talents de pilote découvre que Emilien n'est pas informaticien comme ce dernier lui avait pourtant dit. Emilien va alors le verbaliser et se rend compte par la suite que Daniel pourrait lui être utile afin de capturer les braqueurs recherchés, du fait de ses talents de chauffards, de l'aspect lambda de sa voiture et de ses connaissances en mécanique. Toute l'histoire débute car Daniel est chauffeur de taxi comme le titre l'indique.
Dans "Taxi 5", Gastambide a besoin du taxi en question dans le but d'attraper encore une fois des braqueurs munis de puissants bolides. Mais il aurait très bien pu se rendre dans une fourrière et emprunter une voiture rapide qui a été saisie. Parce que vouloir une 407 pour affronter des Ferrari/Lamborghini, ce n'est pas crédible une seule seconde. L'histoire, aussi mauvaise qu'elle soit, aurait très bien pu être un film indépendant. Mais non, parce que le titre "Taxi" fait vendre (à priori)

En conclusion, "Taxi 5" est à oublier, c'est une suite abjecte de choix scénaristiques totalement illogiques et incohérents, nouvellement investis de blagues, d'une part malaisantes, d'autre part reprises des anciens "Taxi" ne marchant absolument pas ici. Décevant, catastrophique. l'époque de "Taxi 1" est malheureusement vraiment loin.