Ted par Caine78

J'aurais adoré aimer « Ted », et pour être très honnête, je pensais que c'était gagné d'avance : et bien non. Je m'attendais pourtant à de l'humour salace, mais je ne pensais pas que Seth MacFarlane irait aussi loin. Le début est pourtant réjouissant : détournant savoureusement le conte de Noël classique pour prendre une voie assez moqueuse tout en restant curieusement tendre (chouette générique au passage), j'avoue que j'étais à ce moment ravi et ne pensait pas que les choses allaient autant se gâter.

Bon, il ne faut pas exagérer non plus : l'œuvre contient d'excellents moments et cet aspect « geek » à la fois moqueur et respectueux est réjouissant, à l'image de plusieurs caméos tous réussis. Oui mais voilà : encore aurait-il fallu que le papa d' « American Guy » ne se complaise pas autant dans les répliques parfois vaseuses et même le scato bon marché, réduisant considérablement l'intérêt du film. Après, je suis d'accord : cette dimension irrévérencieuse est parfois un plus, et le sourire est d'ailleurs souvent au rendez-vous, mais cela n'est pas suffisant. De plus, « Ted » a un autre gros souci : son scénario. Alors que l'on espérait presque monts et merveilles de cet ours en peluche buveur, fumeur et dragueur, MacFarlane ne l'exploite vraiment qu'à moitié, s'emmêlant même parfois les pinceaux de manière étonnante.

Non mais franchement, qu'est-ce que c'est que cette histoire de kidnapping à deux balles ? D'accord, une fois de plus cette dernière n'est pas mal filmée, mais on a tellement l'impression d'assister à une autre œuvre (beaucoup moins bonne) que l'on décroche lentement mais sûrement, d'autant que le dénouement n'est lui non plus pas franchement à la hauteur... Bref, « Ted » n'est que ça : un moment hilarant suivi d'un autre presque affligeant, voire parfois les deux en même temps, sans que l'on sache jamais sur quel pied danser. Les plus indulgents s'en contenteront sûrement, d'autant que l'animation est bluffante, ceux qui s'attendaient à un véritable sommet d'humour corrosif passeront en revanche leur chemin sans regrets.