Ted
5.6
Ted

Film de Seth MacFarlane (2012)

Ted l'ours déjanté, Flash Gordon, et le garçon qui ne voulait pas grandir.

Film de circonstance à se (re)(re)voir à Noël, entre fromage et bûche, ou l'inverse, pour changer d'air, et charger l'air de tirades bien vues, parfois limite, et souvent drôles et acides, et achever définitivement d'achever l'année autrement que dans une rengaine de La Mélodie du bonheur  ou du Magicien d'Oz, en adoptant résolument la dégaine chaloupée de l'ours chafouin. Ci-dessous une bafouille rédigée pour un mag au moment de la sortie DVD du film. Mais attention, j'ai revu ma copie. Tout n'est pas corrosif ici-bas.
L’année commence par un conte déjanté, et drôle… On se croirait dans un sirupeux christmasmovie comme l'industrie sait nous pondre à foison, avec neige au canon et dinde plastique aux marrons: John, garçonnet un tantinet introverti, flanqué de parents à bailler d'ennui, a un seul ami dans la vie et pour la vie, Ted, ours bien léché en peluche qui répète je t'aime quand on le sert fort. Je t'aime quand on le sert fort. Je t'aime quand on le sert fort...
John ne souhaite qu’une seule chose, que son Ted d’ami accède à un vocabulaire plus élargi, mince! prenne vie quoi, et grandisse avec lui sous ses poils synthétiques, quoi de plus normal, quand on aime on déborde d'imagination, et surtout l'amour abat des montagnes, ou plutôt abat le rationnel. Alors quand Ted se met a causer à John un jour de Noël, comme un cher pote de toujours, comme une vieille peluche rassurante, tout le monde pense au miracle, famille, amis, médias, c'est pas banal, une peluche qui déblatère dans les talk-shows en charriant l'animateur vedette. Une nuit de Noël, LA nuit d'orage de Noël de tous les possibles, Ted devient le souhait réalisé du petit John, en un éclair d'orage de Noël, un ours en peluche tout ce qu’il y a de plus vivant. VIVANT! avec sa panoplie de délire adolescent, rôteur pétomane, junky en prenant de l'âge, glandeur sur canapé, noceur, vanneur, dragueur, et obsédé sexuel, bien qu'étant privé de tout attribut masculin. Sauf que ça va un temps, les délires adolescents, qu'on doit en faire son deuil pour franchir la porte du vrai monde cruel. Suffit l'ours meilleur ami aux basques, les rigolades, les excès de bière, le visionnage en boucle de Flash Gordon, cultissime sommet kitchissime des années 80. John, quoi, il faut grandir, se caler conformément dans le rang, faire le créneau de la réussite social du premier coup, tuer l'ours à la fin!

PierreK
6
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le 17 déc. 2015

Critique lue 178 fois

PierreK

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