Sortez les bangs ! Après le succès du premier film, Ted revient inévitablement pour un deuxième épisode. Plutôt confiant, on espérait juste que le bon vieux Seth Mcfarlane soit un peu plus en forme et rehausse la barre après un Albert à l'Ouest plutôt décevant. En tout cas, Ted 2 représente une nouvelle fois l'occasion de sourire des aventures de John et de son ours en peluche magique, les yeux rouges, baignant dans la pop-culture si chère à l'auteur. On ne change pas une équipe qui gagne, ou presque...
Après John (Mark Wahlberg), c'est au tour de l'ourson Ted de se remettre en question dans ce deuxième opus. Et il faut avouer que l'idée est plutôt bien trouvée pour justifier cette suite : Ted veut un enfant pour sauver son couple. Évidemment, quand on est un ourson en peluche ce n'est pas si facile... Surtout quand la justice décide de se mettre en travers : Ted n'est pas reconnu comme une véritable personne, l'empêchant de devenir celui qu'il mérite (?) d'être. C'est donc tout l'enjeu du film, un propos bien trouvé qui renvoie indéniablement au mariage gay ainsi qu'à la ségrégation (voire la marie-jeanne comme en témoigne le slogan publicitaire : « Legalize Ted ! »). Plutôt bien vu, quelques fois subtil à ce sujet, Ted 2 gagne en profondeur comparé au premier épisode.
Quelque part plus « mature », Ted 2 se concentre d'avantage sur son histoire et j'ai trouvé les gags plus espacés, ce qui confère au film un rythme moins trépidant que son prédécesseur, l'effet de surprise ayant disparu aussi. Si vous n'aviez pas accroché à l'humour du premier, sachez que le bon goût n'est toujours pas au rendez vous et quelques gags plus lourds que d'autres pourront avoir raison des moins réceptifs et même moi qui suis plutôt tolérant, j'ai trouvé certaines blagues de trop et prévisibles. Néanmoins Ted 2 recèle son lot de délires bien sentis et de parodies hilarantes (Jurassic Park notamment), le second degré et les références à la pop culture ne manquent pas, le final se déroule en plus dans un endroit idéal et taillé pour l'univers geek de Seth MacFarlane. A noter quelques guests stars et caméos inattendus dans des scènes parfois gratuites mais réussies.
D'ailleurs, nouvelle tête au casting, Amanda Seyfried s'intègre parfaitement dans la bande à Ted. Mignonne et attachante, elle remplace l'atout charme du premier film qu'était Mila Kunis (indisponible au tournage pour cause de grossesse), l'ex-copine du personnage de Mark Whalberg dont ce dernier, désespéré, retrouvera goût à l'amour avec l'avocate junkie justement jouée par Amanda Seyfried. En parlant de Mark Whalberg, j'ai trouvé son personnage moins intéressant, moins exploité et plus grossier, vulgaire qu'auparavant, même si certaines excentricités complices avec son compagnon Ted (doublé par Seth MacFarlane lui même ndlr) font toujours sourire.
Visuellement, Ted est toujours aussi bien incrusté - le motion capture rend bien, la mise en scène jouant et s'ajustant aisément à sa taille. La réalisation, énergique, sait sortir du lot avec quelques idées et on trouve quelques audaces bienvenues comme l'intro du film qui se la joue broadway, il y a d'ailleurs quelques passages musicaux, « clipesques » très sympathiques bien que le choix de certaines musiques ne m'ait pas convaincu.
Ted 2 est la digne suite de Ted, pas meilleure ni forcément pire, de quoi ravir les fans de McFarlane, ici plus consciencieux et engagé que dans le premier épisode. Il est vrai que la magie du premier film manque un peu et que l’enchaînement des gags est moins percutant qu'auparavant mais le plus cool des ours en peluche a su garder toute son irrévérence et sa générosité en matière de références geek. Malgré son manque de tenue et quelques gags indigestes, Ted 2 reste tout de même savoureux. Pour ceux qui aiment l'humour Mc Farlane, évidemment. Et je ne dirai pas forcément non à une suite.
Vous pouvez retrouver ma critique sur POPCORNOGRAPHIE : http://popcornographie.wix.com/popcornographie#!critique--ted-2/c1lfb