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Non, je ne l'ai pas revu. Défendre Terminator... Défendre Terminator 3, je veux bien, là y a du challenge, mais The Terminator, rien que le titre, c'est la moitié de la planète qui s'incline...
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le 23 août 2012
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Film d'auteur à petit budget, œuvre de série B présentée (à l'époque!) au festival de Cannes, Terminator (ou plutôt "The Terminator" à ses débuts) s'est -depuis 1984- taillé une réputation de référence cinématographique.
L'histoire de la saga mêle scénario d'anticipation (machines se rebellant contre l'humanité), post-apocalyptique et voyages temporels. Un modèle devenu aujourd'hui classique, mais qui n'en demeure pas moins croustillant à suivre sur les premiers films de la série. Raison pour laquelle nous nous abstiendrons de spoiler nos chers lecteurs.
De cette grande saga métallique, nous ferons une analyse assez succincte; épisode par épisode.
I ] Une fois n'est pas coutume, commençons de façon chronologique. La série qui va populariser les noms de Skynet, Sarah et John Connor dévoile un film d'action et de science-fiction crédible, réussi et haletant. Mieux encore, le long-métrage se rythme avec les qualités et le suspens d'un thriller. C'est un immense succès au rendez-vous; et le robot T-800 (autre nom du premier Terminator) ne tarde pas à devenir une star des années 80; le tout équipé d'un thème musical percutant qui restera dans les mémoires.
II ] En matière de suites décevantes, les exemples au cinéma sont légions. Ce qui, en 1991, fut tout l'inverse pour Terminator 2.
Pourvu d'un scénario différent, d'un budget bien supérieur, de scènes d'action spectaculaires et d'une mise en scène impeccable, le deuxième volet de la franchise est tout simplement devenu un film culte. Là où le robot Terminator était la némésis des héros, il est désormais le protecteur du jeune John Connor et va révéler tout le charisme du personnage. Car soyons franc, nous n'avons pas encore parlé de l'essentiel: la première raison du succès, présent dans chaque film, son interprète: Arnorld Schwarzenegger.
Terminator doit en effet beaucoup au stoïcisme et à la dégaine Badass du monument des films d'action américains. Mais plus qu'un rôle de bourrin parmi tant d'autres, le personnage du cyborg est un croisement (plus intéressant qu'il n'y parait) entre une machine de guerre robotique et un organisme doué de conscience. En outre, à l'image de sa propre interprétation de Conan le Barbare, ou de Stallone en Rocky, Schwarzenegger a la "gueule" du métier. Regard de marbre et détermination d'acier, il fut et il est ce qu'Hugh Jackman est devenu à X-Men: indispensable.
"No Fate but what we Make"
III ] 2003. C'est à partir de ce point que la saga Terminator est devenue la cible des râleurs du dimanche. L'éternelle malédiction de l'excellence: qu'une chose plaise inconditionnellement à son public, et ses suites seront forcément rabaissées. Quand bien même elles seraient de bonne facture !
Un peu comme en 2015, des "cinéphiles" se réveillent en clamant que la seconde trilogie Star Wars était en fait pourrie (alors qu'ils n'ont pas loupé un film au cinéma à l'époque).
Terminator est un bon exemple de ce phénomène.
Certes, le troisième volet s'essouffle dans son modèle. Entre un méchant et un tandem T-800/John Connor recyclés du deuxième, peu s'en faut pour considérer "Le Soulèvement des Machines" comme un échec. Largement décrié par son public, ce volet recèle pourtant un twist final intéressant; et s'inscrit bel et bien dans la saga.
Bien qu'il ne soit, il est vrai, qu'une pâle imitation du bluffant Terminator 2.
IV] Nous arrivons au quatrième opus, en 2009, le pari le plus risqué de la licence mais aussi le plus audacieux selon moi. Renaissance (ou Salvation en anglais), qui à défaut d'être le mieux scénarisé, se révèle être le plus original des Terminator.
Depuis le temps que nos héros parlaient du futur, et de la sombre guerre contre les machines, nous y voilà enfin. La suite du Jugement Dernier, John Connor adulte menant la résistance de l'humanité. C'est également sur ce théâtre qu'évolueront deux héros; aux deux rôles antagonistes convaincants.
Si les artifices sont un peu communs, et les prises de position perturbantes pour les grands fans de la saga, Salvation a l'immense mérite de dépoussiérer un scénario qui tournait en boucle; et de proposer un cadre alternatif à l'univers des Terminator.
V] Et l'on termine en 2015 par Terminator: Genysis. Moins convaincant, moins bien coordonné, et surtout remarquable par sa vertigineuse dose de fan service. Epoque oblige, à part Schwarzenegger qui signe son grand retour, une panoplie de jeunes acteurs (dont la "Khaleessi") reprennent les rôles de la licence. Hélas, ils n'ont pas la crédibilité ou le panache de leurs aînés (cette nouvelle Sarah Connor en est un bon exemple). Et lorsque le scénario se perd dans une timeline complètement bazardeuse, que le suspens redescend et les enjeux s'écroulent, nous nous consolons en voyant notre cyborg adoré sortir quelques blagues. Diantre…
"Je suis vieux, pas obsolète"
Le registre comique est présent dans Terminator: Genysis comme jamais auparavant. Inutile de vous dire, qu'avec des bouts de scénario empruntés à tous les autres épisodes, que l'extase n'est pas au rendez-vous. Ce n'est d'ailleurs pas James Cameron qui est aux commandes: Genysis a été réalisé par des fans, soit disant pour des fans. Et cela se voit.
Cependant il s'agit au moins d'un film d'action correctement rythmé, aux effets spéciaux tonitruants. Mais qu'il fut l'une des déceptions au box-office américain de l'été 2015 n'est, au final, pas surprenant.
VERDICT:
Scénario: 3/5
Ambiance visuelle: 5/5
Musique: 5/5
Jeu d'acteurs: 3/5
Après cinq épisodes où de multiples réalisateurs se sont essayés, la saga finit par se perdre dans les incohérences de scénario. C'est en tout cas le sentiment que nous donne Genysis; l'épisode de trop qui vient consumer une licence à bout de souffle. Ou bien, une façon trop répétitive d'aborder les mêmes enjeux autour de la famille Connor.
De nouvelles suites semblent compromises, mais peut-être est-ce mieux ainsi. Car Terminator, c'est avant tout un précurseur du paradoxe temporel, de la science-fiction punchée, et un ténor des films d'action. Savant mélange de scénario à lourdes répercussions et thriller effréné, figure cultissime du cinéma hollywodien.
Dans nos esprits, jamais nous n'oublierons "qu'il reviendra".
7,5/10
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Créée
le 9 oct. 2015
Critique lue 327 fois
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