Le roman de Hardy se déploie dans une superbe photographie où l'on assiste à un amour déchu et chagriné par les convenances et les pudibonderies d'une ère révolue.
Révolue mais pourtant, vu aujourd'hui, les thèmes dont l'auteur a affublé son récit paraissent presque de circonstance, étrangement actuels. Son héroïne, affirmée et entêtée, se détache du drame et sonne d'un coup plus vraie. Elle résonne à travers le temps dans le paysage de notre siècle.
Les angles pour aborder son histoire pourraient être variés : harcèlement, inégalité des genres et des traitements, décadence, mise en scène de violence, abus et absence de droit, précarité des classes laborieuses, hypocrisie des institutions... Sans même évoquer l'aura supplémentaire qu'apporte la personnalité du réalisateur et qui teinterait le film d'un filtre supplémentaire.
Bref, une œuvre qui se prêterait à de nombreuses lectures. Mais aussi un film qui se laisse simplement regarder pour ce qu'il est, l'adaptation d'un classique porté sur l'étude de mœurs, nimbé de passions tues et contrariées. L'ensemble étant un tantinet longuet.