The Bad Batch prouve une chose : Ana Lily Amirpour n'est pas la femme d'un film (en l'occurrence A girl walks home alone at night). Sa production Netflix, en couleurs cette fois, possède le même sens inné de l'atmosphère, ce même amour des montages musicaux, des silhouettes iconisées en un plan par l'image, des références éclectiques (de Peter Watkins à Tarantino en passant, post-apo désertique oblige, par George Miller)…
Bon, par contre, ça serait bien pour le prochain qu'elle se fasse aussi aider par un co-scénariste. Parce que sur deux heures, The Bad Batch ne raconte finalement pas grand-chose d'autre qu'une histoire d'émancipation dont on se fout un peu, avec une héroïne badass mais quelconque entourée de protagonistes tout aussi arbitrairement dessinés. Momoa a du charisme (et des costumes de fous), mais doit-on craindre ou aimer son personnage ? Keanu Reeves est uber ridicule en chef de secte moustachu avec des dialogues pompeux, mais est-ce totalement voulu ? Bref, des questions, on a le temps de s'en poser dans ce film chiadé mais bien trop long et bancal.