Il est étonnant ce Barry Levinson. A 70 ans, le gars se lance dans le film d’horreur, là où généralement l’âge moyen des réalisateurs ne dépasse pas la trentaine.
Je me gausse, je n’aime pas le genre car, premièrement je n’aime pas sursauter et secondement, j’ai rarement peur devant un film vu que je sais que tout est pour de faux.

Mais Barry Levinson ne fait pas un film d’horreur juste pour le plaisir de nous faire peur comme le ferais n’importe quel film d’horreur, bref ici pas de fille qui hurle en petite culotte.
Mauvais point, les aficionados des films d’horreur ne vont pas t’aimer Barry
Barry veut nous faire peur mais surtout il veut éveiller en nous une prise de conscience
« The Bay » s'appuie sur une authentique situation de crise dans laquelle se trouve la baie de Chesapeake, importante zone de pêche polluée par les déchets d'usines. 40% de la baie, le plus grand estuaire des États-Unis est une zone morte, étouffée en vrai par une algue aussi microscopique que toxique qui tue les poissons par milliers (ou du moins les a tué en 2009)
Alors le réalisateur emprunte la voix de la fiction car personne n’écoutent les cris d’alarmes des scientifiques et des habitants du Maryland.
Et le film devient flippant, vraiment flippant.
Un moment le maire boit un verre d’eau provenant de l’usine de désalinisation du bled en jurant qu’il n’en a pas goûté de meilleur, sous les hourras d’une foule en goguette qui n’en a rien à carrer des recommandations des scientifiques parce qu’elles sont, il est vrai, trop restrictive et demandent des efforts.
J’extrapole un peu mais c’est tellement vrai. Alors nous préférons croire aveuglément l’autorité et nous fermons les yeux, et nous avalons nous aussi cette eau contaminé si on nous dit de le faire. Nous sommes prêts à avaler n’importe quelle couleuvre pour peu qu’elle ne modifie en rien notre style de vie.
Barry Levinson a eu raison de traiter ce sujet en film d’horreur car s’il avait fait un documentaire, nous aurions dit : encore un énième documentaire écolo de mierda (oui car nous aimons jurer en espagnol.)

Barry Levinson se montre très inventif, une fois de plus, dans sa réalisation. Mieux que le found foutage de gueule, il compile des images de toutes les sources possibles et imaginables. Celle du reportage de la journaliste midinette qui ne hurle pas en culotte, des images amateurs des caméras de surveillances sur les toits, dans les autos, les images des JT, plus les images des Smartphones, Skype, etc…
Le résultat avec un montage très dynamique et musique type émission télé racoleuse est très prenant voire haletant.

Mais il doit être génial, ton film ???
D’abord, ce n’est pas mon film mais c’est celui de Barry et il faut le dire, en fait on se fait chier. C’est beaucoup trop long et le film aurait eu tout à gagner à avoir un format docu télé de 52 minutes

Et puis, il n’y’a pas de personnages vraiment intéressant qui portent le film et c’est peut-être le défaut de l’éloignement causé par toutes ces sources d’images différentes qui fait qu’on se fiche un peu de ce qui arrive au protagonistes, même à la petite fille.

Dommage car le sujet était très bon, le traitement excellent mais le résultat à la longue, finit par être ennuyeux et décevant.

Dommage
Gwangelinhael
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le 1 sept. 2014

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Gwangelinhael

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