The Box par Julien Camblan

On commence par mettre en place une Amérique des années 80 crédible tant dans les costumes que dans les personnages, leur jeu et le contexte. Soudain, une famille de classe moyenne à tendance intellectuelle (un ingénieur de la NASA et une prof) se voit proposer un choix cornélien : gagner une grosse somme d'argent et tuer un inconnu ou refuser l'argent.

À partir de là, on croit s'engager dans un film pshychologique, on observe la famille plier sous le poids de ce choix qu'ils doivent faire, toujours crédible. Puis sans qu'on s'y attende, on croise des mystères et le fantastique pointe son nez.

Peu à peu donc, le film laisse s'installer une ambiance kafkaienne teintée de surnaturel, succulente. Les personnages sont écrasés dans une société qu'ils laissent désormais indifférents, ils courent après des personnages qui semblent presque ne pas exister, ils évoluent à travers des longs couloirs inquiétants, labyrinthiques et se voient confrontés à des hommes et des femmes zombifiés. C'est angoissant et intriguant, on prend peur pour les personnages, on voudrait les voir faire marche arrière mais comme eux, on veut découvrir la vérité.

Finalement, on découvre que la vérité nous dépasse, le choix cornélien revient, plus dur et cruel encore, telle une punition pour leur premier choix malheureux.

La fin n'aurait pu être meilleure.

The Box est un film surprenant qui offre ses rôles à des acteurs qu'on n'attendait pas ici, qui s'en sortent merveilleusement, développe un univers inattendu et appréciable, tout en écrasant le spectateur de son fatalisme.

On aime ou on déteste, le genre et les références sont trop particulières pour faire l'unanimité. Moi, j'ai adoré.