Une suite très réussie, multipliant les moments d'épouvantes et nous offrant du sadisme à l'état pur

Suite du très réussi "The Collector", "The Collection" multiplie les moments d'épouvante et nous offre du sadisme à l'état pur. Une suite très réussie, bien que ne surpassant pas son prédécesseur.

Marcus Dunstan et Patrick Melton, scénaristes des "Saw" 4 à 7 et de "The Collector" sont de retour dans ce second épisode. Si le premier film était littéralement angoissant, mélangeant épouvante et gore dans un dosage déconcertant mais réussi, cette suite se révèle encore plus osée. On ne parlera plus d'horreur ni de gore mais bien de sadisme. Si le tueur est assez impersonnel et ses actes trop immoraux et déconcertants pour être vrais, l'absence d'explication sur sa personnalité règle le problème de la crédibilité et nous concentre uniquement sur ce que l'on voit : des corps déchiquetés, des victimes mutilées, des pièges à la "Saw", des migales, des "humains-zombies", des décors cauchemardesques à souhait, des apparitions soudaines... "The Collection" nous offre là une large panoplie de tout ce que l'horreur peut nous offrir de plus terrifiant, morbide et dérangeant.

Le film débute avec une séquence magistrale et mémorable, mais qui ne fait pourtant qu'annoncer la couleur de ce qui va suivre. On assiste à une scène de fête dans une boîte de nuit dans laquelle les jeunes désabusés vont devenir les victimes du tueur psychopathe, le "collectionneur". Cette séquence, déjà bien sanglante, est rendue d'autant plus sadique et dotée d'un humour noir en nous offrant une boucherie de jeunes qui ne s'opère qu'en l'espace de quelques minutes, alors que n'importe quel autre tueur de slasher movie se serait attaqué à un jeune à la fois. Il n'y a pas à dire, les scénaristes visent l'horreur ultime !

Le tout empire lorsque Arkin (Josh Stewart), rescapé du premier épisode, se rend dans l'antre même du tueur en compagnie de quelques personnes à la recherche d'une jeune femme qui s'est faite enlever par le tueur lors de la scène de boîte de nuit. Si le lieu d'horreur du premier épisode – à savoir une simple maison – était rendu angoissant ne fut ce que par l'ambiance du film, "The Collection" bénéficie, quant à lui, de décors cachemardesques à souhait, à savoir un bâtiment abandonné que le tueur a reconvertit en une fabrique de boucheries, pièges et attrappes. D'autre part, certains éléments du premier épisode sont de retour (les bestioles – migales, chien ou autres – comme objet de torture, les pièges, la mystérieuse "boîte rouge", l'impossibilité de sortie...), quoique le film s'attarde plus sur les nouveaux éléments (des humains "zombifiés", des corps humains triturés, recomposés et conservés dans des bocaux géants...) tout en nous offrant une scène finale où l'horreur n'en finit pas.

Rarement le cinéma d'horreur est allé aussi loin – même avec la saga "Saw" – en gore et en sadisme. Le film bénéficie d'ailleurs, outre les scénaristes, de certains habitués de la saga "Saw" (Kevin Greutert au montage, Charlie Clouser à la musique). "The Collection" est un pur objet de jouissance horrifique – certes exagéré – qui réjouira tous les fans du genre, en les soumettant à rude épreuve, et dégoûtera à jamais les âmes sensibles. Car oui, il faut s'accrocher pour pouvoir assister à ce film du début jusqu'à la fin, tant son niveau de sadisme est démesuré mais, étonnamment, parfaitement mis en scène.