Un film qui ne renouvelle pas spécialement le genre mais qui fixe la barre de terreur très haut !
Prévu à la base comme prequel à la saga "Saw", "The Collector" s'avère être une excellente combinaison de slasher et de gore avec des pièges à la "Saw". Horreur garantie !
Patrick Melton et Marcus Dunstan, scénaristes des épisodes 4 à 7 de "Saw", avaient soumis le scénario de "The Collector" aux producteurs de la saga, en espérant en faire un prequel du premier opus, mais leur proposition fut refusée. Et ce n'est pas plus mal, car difficile aurait été d'imaginer ce que le film aurait donné s'il avait été intégré à la saga des "Saw". Ainsi donc, c'est Marcus Dunstan lui-même qui prend le projet en main en tant que réalisateur. Le résultat est une merveille !
Les slasher movies et autres films gores à la "Saw" actuels peuvent aller se rabiller face à "The Collector". Rarement on a vu un film aussi terrifiant et dérangeant tant ses scènes d'horreur sont efficaces. "The Collector" est une sorte de "Massacre à la Tronçonneuse" moderne, plus machiavélique et oppressant. Imaginez un "Massacre à la Tronçonneuse" qui ne se déroule que dans l'antre du tueur démoniaque, lequel y entrepose une multitude de pièges divers à la manière de Jigsaw dans "Saw", le tout agrémenté de quelques séquences d'horreur qu'on n'aurait jamais pu imaginer voir au cinéma un jour. "The Collector" est une fresque de l'horreur et de l'épouvante, une explosion de suspense et de tension !
Josh Stewart y incarne un simple ouvrier sans grands moyens, qui se voit contraint de s'infiltrer dans la demeure de l'un de ses riches clients afin de voler de l'argent pour protéger sa famille. Seulement, il ne se doutait pas qu'un psychopathe criminel profiterait de la même nuit pour enfermer toute la famille dans la maison et y entreposer une multitude de pièges dans le but de les capturer et de les triturer un à un, pour sa collection personnelle de corps humains.
Si la majeure partie du film se déroule dans la maison barricadée, faute de beaucoup de budget, "The Collector" en tire un avantage majeur, en étant plus oppressant et en permettant au spectateur de se familiariser avec les lieux. Détaché de la saga "Saw", le film en ressort également plus fort, vu que les actes du tueur n'ont pas à être expliqués à travers une narration évolutive, ce qui rend les scénaristes beaucoup plus libres dans leur travail. Le tueur masqué est ici un parfait inconnu, un sadique qui fait froid dans le dos chaque fois qu'on le voit, tout aussi marquant que Michael Myers, Jason ou Leatherface.
Si le scénario présente certaines longueurs dans l'introduction et quelques incohérences (par exemple le tueur qui a le temps de poser des pièges ultra sofistiqués dans chacune des pièces de la maison en un rien de temps, au fur et à mesure que le personnage principal s'y aventure), la suite nous réserve bien des sensations fortes, que ce soient les scènes de mutilation des victimes, celles où le tueur surgit à la façon d'un bon vieux slasher, celles où certains personnages se font prendre par des pièges, et même celles où rien ne se passe ! La maison de "The Collector" est, à l'image du vaisseau spatial dans "Alien", un lieu malsain où personne ne voudrait s'aventurer, pour rien au monde.
La succession rapide des scènes d'horreur, la tension suggérée par le montage nerveux et une excellente bande son apportent une ambiance particulièrement dérangeante et réussie au film, le tout agrémenté d'une riche B.O. composée, outre les thèmes de Jérôme Dillon, de musiques choisies avec soin, qu'il s'agisse de "Awake to You" de Patient 113, "Shut Up and Bleed" de Combichrist, "Dead Bodies Everywhere" de Korn ou encore "Bella Lugosi's Dead" de Bauhaus.
La terreur du film semble n'avoir jamais de fin, encore plus que le final soumet ses spectateurs à rude épreuve. Marcus Dunstan réalise ici un excellent film d'horreur, malheureusement pas assez exploité en salle que pour suffisamment faire parler de lui. Un film qui ne renouvelle pas spécialement le genre mais qui fixe en tous cas la barre de terreur très haut. Bravo !