The Craft, Les Nouvelles Sorcières est le reboot de Dangereuse Alliance, un film de sorcières pour les jeunes ados qui pouvaient au choix s'intéresser à l'intrigue, ou se rincer l’œil sur les belles actrices (en tenues légères, on n'avait jamais froid dans les années 90). Mais si le prédécesseur était bien classifié "interdit aux moins de douze ans", on ne sait pas bien comment l'on s'est retrouvés avec une bande-annonce et affiche qui laissent penser que ce reboot fait peur... Car, ô douche froide (et principal reproche) dans ce The Craft : absolument rien ne fait peur, c'est l'électrocardiogramme d'une bonne sieste sur un rocking-chair. D'ailleurs, si vous aussi vous avez été abusés par la promotion, vous pourrez profiter du beau panorama sur la mention "tous publics" (qu'on ne voit qu'après sur la fiche du film, forcément, trop tard). Mais plongeons-nous un peu dans cette histoire de sorcellerie entre filles, pour voir de quelle magie il s'agit. Dès l'entrée en matière, on comprend que l'on a affaire à un film pour les jeunes, tant tout est dévoilé, expliqué, prévisible (et dit dans la bande-annonce, promis pas de spoils) : "oh on n'arrive pas à faire de la magie noire, il nous manque quelqu'un... Oh une nouvelle élève. Oh elle a un collier satanique. Oh elle accepte de jouer avec nous. Oh elle est une sorcière super forte, en fait..." Etc. Le scénario enfonce les portes ouvertes jusqu'au final qui essaie une petite chute finale (à propos des parents de la nouvelle sorcière) qui est l'unique élément qu'on n'avait pas vu venir à cent mètres. Idem avec le seul sursaut proposé dans l'entièreté du film, on éteint juste la lumière, on allume et "oh tiens, y'avait le frangin. Ouh ça fait peur." Désolant. Vraiment pour les enfants, et encore, s'ils en veulent bien pour une soirée Halloween (à leur âge, de notre côté, c'était déjà les films à grands frissons). Le côté girl power est tellement appuyé qu'on en a la nausée très rapidement (l'homme macho réduit en esclave, le père qui élève ses fils à la dure pour en faire "de vrais hommes", les misses qui s'amusent à caser une phrase pro-femme - toute faite - tous les dix mots...), on ne demandait que de la finesse, car le propos est bien intentionné à la base (défendre les femmes, trop souvent vues comme des "sorcières" enquiquineuses et aigries). Enfin, le montage est assez désagréable (les séquences "images de sorcellerie" qui défilent de façon psychédélique sont pénibles). On se consolera avec le casting plutôt sympathique (la miss héroïne surtout), bien qu'il ne puisse égaliser celui de Dangereuse Alliance (avec la seconde collaboration de Skeet Ulrich et Neve Campbell, le couple vedette de Scream). Si vous avez la phobie des films d'épouvante (ou que vous avez neuf ans et invitez des copains au goûter d'Halloween), The Craft (le gentillet) est fait pour vous, autrement enfourchez votre balais et envolez-vous loin.

Aude_L
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le 10 déc. 2020

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