The Dark Knight Rises par Hugo Harnois
Les gentils ne gagnent pas toujours. Le Mal est parfois trop fort, trop intelligent, et n'a rien à perdre pour parvenir à ses fins. Il y a huit ans, le Joker s'est fait capturer mais il a vaincu le Batman de la plus belle des manières. En le faisant passer pour un criminel et le poussant à assumer les meurtres d'Harvey Dent : l'incarnation de la justice à Gotham. Il faut savoir se sacrifier pour l'intérêt commun, c'est pourquoi la chauve-souris s'est exilée depuis toutes ces années. Mais Wayne va être obligé de remettre le masque, car une nouvelle menace plane sur la ville. Elle est terrifiante et porte un nom : Bane.
Avant même d'être un film de super-héros, la trilogie du Batman est une œuvre sur un homme fragile, tourmenté par des démons qu'il ne peut maîtriser. Aujourd'hui, on nous le présente comme quelqu'un qui a vieilli et a besoin d'une canne pour avancer. En somme, une première image frappante qui montre que le temps avance, même pour les plus grands.
La plupart des thèmes de ce troisième épisode (la confiance aux autres, la rage, la peur ou la solitude) sont repris du Dark Knight, mais à l'image du héros, ils ont aussi mûri et sont plus aboutis. Nolan ne change donc pas son fusil d'épaule, où les craintes de la chauve-souris n'ont jamais été aussi humaines.
Très réaliste pour un film de ce genre, tant dans son ambiance (le chaos s'est installé dans les rues de Gotham) que par son personnage, le récit proposé par le réalisateur et son frère est riche, dense et très bien construit. Les trois premiers quarts d'heure peuvent paraître un peu longs, mais sont nécessaires à une narration solide et plus fluide par la suite.
Nous avons affaire à l'un des cinéastes les plus brillants de sa génération, et sa technique du montage parallèle (où l'on voit les différents protagonistes avancer chacun de leur côté) ayant fait le succès d'Inceptionmarche toujours aussi bien.
À tout film de super-héros son méchant, et nous pouvons dire d'emblée que celui-ci est à la hauteur de nos attentes. Il était tout sauf aisé de succéder à l'incroyable Joker et pourtant, Tom Hardy y est parvenu (l'intelligence de Nolan tient dans son choix d'acteur, toujours impeccable). Présenté comme la figure du Mal incarné, ce pseudo anarchiste est un personnage puissant et profond, totalement réussi.
Les meilleures choses ont une fin et la trilogie doit se conclure, ce qu'elle fait en laissant une ouverture adroite et subtile. Complet dans tous les sens du terme, le Batman s'est soulevé à un niveau que l'on n'attendait pas.
La saga est bel et bien terminée, mais restera ancrée dans l'histoire du cinéma.
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