124eme film de l'année et découverte du nouveau métrage d'un réalisateur que j'attendais particulièrement (Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel faisant parti de mes films préférés), quelle ne fut ma stupéfaction devant cette caricature extrême de l'univers de l'auteur dans une sorte de pot-pourri que nous propose Wes Anderson avec ce métrage!


"The French Dispatch" met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive du 20e siècle.


Si bien évidemment le réalisateur a toujours son style reconnaissable entre tous, force est de constater que la forme a pris le pas sur le fonds, ce dernier se singeant à outrance laissant finalement qu'une coquille avec in fine peu de substances satisfaisantes, le recueil d'histoires n'étant globalement pas intéressantes et bien trop broyé par le cadastre imposé inlassablement par l'auteur pour se développer sereinement.


Ce qui frappe aussi au fur et à mesure de l'avancement du métrage, c'est ce sentiment de trop plein constant avec bien trop de maniérismes plombant la narration, cette narration devant intégré beaucoup TROP d'histoires avec BEAUCOUP BEAUCOUP TROP de personnages (y 'a facilement de quoi constituer 2 équipes de foot) rendant l'ensemble tel un dégueulis constant d'un dresseur Pokémon dévoilant l'ensemble de sa collection et cela jusqu'à la saturation.


Ce fourre-tout/pot-pourri ne dégageant pas de saveurs particulières, je me suis retrouvé pendant toute la durée du métrage extérieur à l'histoire assistant de façon extérieur à la séance de jeux de son auteur dans son auto-trip, où il faut le reconnaitre à puiser des ressources d'inventivité et de créativité peu communes mais alourdissant son récit au lieu de le sublimer comme dans ces dernières œuvres.


C'est particulièrement visible quand je compare ce métrage avec les deux que j'adore particulièrement (Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hôtel) et la différence est abyssale tant les premiers étaient une ode à l'aventure, au fantasmagorique et à la différence mais surtout à l'insouciance alors que là, l'objet est conscient de son existence si je puis dire.


Les histoires traitées avec désinvolture ne m'ont pas permis de m'attacher à quelconques personnages, ceux-ci n'ayant pour la plupart (à cause de leur nombre conséquent) que de brefs moments à l'écran non impactant pour bien d'entre eux.


D'ailleurs, il est intriguant de remarquer que le réalisateur a décidé de foutre à poil ses actrices à maintes reprises, en full frontal pour Léa et Tilda mais aussi pour la newbie, Lyna Khoudri, qui va faire ses gammes dans le film Haute couture avec Nathalie Baye, le spectateur pouvant apprécié la plastique de ces dernières.


Le casting en lui-même est bon, ce qui n'est pas surprenant (oui, même Léa Seydoux, la malheureuse tête du turc préféré d'une partie de la communauté cinéphilique) mais ils ont trop peu de temps à l'écran pour développer quoique ce soit. D'ailleurs, l'acteur qui ne fait pas partie de ce casting pléthorique -le réalisateur décident de rappeler l'ensemble des acteurs ayant travaillé avec lui- doit l'avoir mauvaise et se demander ce qu'il a bien pu faire^^.


Au niveau visuel, c'est excellent bien que trop de maniérismes et d'infos disponibles à l'écran. Le travail de composition des cadres, cadrages, de symétrie des plans, de la pluralité des décors, travelling, travail sur les textures et les nuances (de gris et de colorimétrie), de montage visuel sont toujours de haute volé, rien à redire la dessus, le réalisateur se permettant même des passages animés au style forcément arty.


Au niveau sonore, c'est aussi pas mal que ce soit au niveau du montage sonore, mixage, bruitage et même la BO.


Au final, c'est un métrage techniquement bien fait (comme d'habitude) mais qui pêche par un sentiment général de trop plein/too much que ce soit par son corpus d'histoires bien trop nombreuses et peu intéressantes à mon gout porté par un bien trop grand nombres d'intervenants -réunis telle une sorte de rassemblement d'Avengers- trop peu présents à l'écran pour être satisfaisant ou encore par ses gimmicks d'écriture desservant le métrage au fur et à mesure.


Moi qui suit fan des derniers œuvres de l'auteur, je dois vous dire que c'est une grosse déception qui m'a paru en plus tellement longue, c'est dommage.


Je vous recommande de le découvrir par vous même, notamment pour les fans de l'auteur car les effets stylistiques à outrance ne vous rebuteront peut être moins ou que les histoires narrées vous captiveront peut être plus que moi.


Pour les fans et les curieux
PS: (ceux qui n'aime pas vraiment son style, vous n'allez probablement pas aimé)

lugdunum91
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le 28 oct. 2021

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lugdunum91

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