C'est peu dire qu'on attendait ce film... Les fans (et moi-même ) de films d'horreur trépignaient d'impatience quant à l'arrivé de "The Green Inferno" d'Eli Roth. Réalisateur à la réputation solide dans le milieu de l'horreur, il s'était révélé à travers des films gores et avait carrément donné naissance à un sous-genre, le "torture-porn", grâce a "Hostel 1 & 2"). On ne s'attendait donc pas à voir un film tendre et délicat avec "The Green Inferno" . Tourné dans la jungle du Pérou, le film est un hommage direct au cinéma bis italien des années 70 et parvient à transcender ce genre qui s'est vu délaissé depuis de nombreuses années. Mêlant humour noir et cannibalisme, "The Green Inferno" est un véritable choc ultra-violent et agressif.


"Dans l’espoir d’empêcher les bulldozeurs de raser une partie de la forêt amazonienne, un groupe d’étudiants américains se rend sur place et s’enchaîne aux machines. Diffusant leur coup d’éclat sur Internet, les jeunes activistes parviennent à stopper le chantier en alertant ainsi l’opinion publique. Ils n’auront toutefois pas le loisir de savourer cette victoire, puisque leur avion s’écrase sur le chemin du retour. Perdus au cœur de la jungle hostile, les survivants de l’accident seront confrontés à une tribu isolée, dont les membres pratiquent toujours les rites anciens du cannibalisme. La suite de ce voyage en enfer se laisse facilement deviner…"


Contrairement à ses confrères cannibales, "The Green Inferno" marque par son réalisme ultra-violent. D'une virtuosité technique hallucinante, chaque scène de mutilation, de démembrement, de décapitation (et bien d'autres choses aussi festives) deviennent limite insupportables. Du côté sonore, le film est intéressant, toutes ces musiques faites d'instruments traditionnels sont une plus-value aux décors et traduisent un souci de justesse quant aux cultures locales. Le casting ressemble toujours à celui de ses précédents films, une bande de jeunes, avec toujours le beau gosse charismatique, le nerd, la blonde salope, et la brune prude (Lorenza Izzo, femme d'Eli Roth), sans être d'un niveau transcendant, il ne perturbe en aucun cas le visionnage et reste parfaitement crédible.
Eli Roth se plaît à nous perturber, on ne sait jamais sur quel pied danser. Le film nous bouscule entre violence naturaliste avec des scènes graphiques particulièrement incisives et comédie horrifique décalée avec un humour noir sans limite, le tout sur fond de relativisme culturel et discours écologique (sans grande prise de position).


Eli Roth est un réalisateur doué, très doué, il le prouve une fois de plus en réalisant une série B de qualité, très efficace et horriblement corrosive. Fort d'une réalisation nerveuse et d'un scénario radical, "The Green Inferno" est un enfant mal éduqué et agressif qui fait un bon gros fuck aux "Cannibal Holocaust" et autre "Cannibal Ferox" en renouvelant le genre et prouve que le cinéma de genre est loin d'être fini.

You-me-the-violence
9

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Créée

le 17 oct. 2015

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