Immigrant Policeman (1989) semble être l’unique réalisation de son auteur, Luk Chi-Gong également scénariste du film. Il s’est notamment illustré par trois fois comme directeur artistique pour des films de Luk Bong dans les années 60. Homme rare de l’industrie cinématographique hongkongaise, Luk Chi-Gong offrait avec ce film, un drame policier se déroulant essentiellement à New-York. Anthony Tang Ho-Gwong, acteur de seconde zone tient ici le rôle principal.


Un policier (Anthony Tang) immigre vers les États-Unis pour endosser l’uniforme de la Police de New-York. Il lève bientôt le voile sur un trafic de montres de contrefaçons qui proviennent de Hong-Kong. Il découvre alors avec stupeur que son père (Luk Ying-Hong) dont il a perdu trace participerait à ce trafic…


Rien de bien transcendant à se mettre devant les yeux avec cet Immigrant Policeman. Si le titre du film pouvait laisser imaginer le contraire, on se retrouve devant une petite production plate et sans saveur. Il est cet archétype même du film où rien ne se passe avec des acteurs au jeu approximatif. Les petits rôles qu’endossent Kenneth Tsang Kong et Phillip Chan Yan-Kin n’y changeront rien. On suit sans entrain une enquête policière dans laquelle se mêle une histoire de famille qui ne communique que l’ennui. S’il ne fallait garder qu’une chose ou deux d’Immigrant Policeman c’est le visage qui nous est montré de la diaspora chinoise. On y voit ainsi le quotidien difficile mais tout de même édulcoré de ces immigrés sans papiers du Chinatown new-yorkais. A ce propos, notre policier aide justement ces immigrés à trouver une situation plus en adéquation avec la loi états-uniennes sur l’immigration grâce au… mariage ! L’autre chose pourrait être ce débat lors d’une partie de mahjong autour de « 1997 ». On y découvre notamment les peurs et les doutes de l’après rétrocession dont la seule échappatoire semble être l’émigration mais il y règne également une certaine confiance. Un sentiment partagé qui révèle sans doute celui que la population hongkongaise devait avoir. Au-delà de ces aspects, on s’étonnera de voir que la diaspora qui nous est montrée semble plutôt d’origine taïwanaise. En effet, le drapeau de la République de Chine trône au siège de cette même communauté. On y retrouve en son sein le personnage de Phillip Chan qui semble y être un homme respecté des siens. Sans ça, on se consternera notamment d’une scène furtive de surveillance par notre policier et son collègue qui se cachent derrière leur journal respectif en pleine rue ! Je ne pensais pas voir une telle scène si… ridicule pour un film de 1989.


Immigrant Policeman est un drame policier de petite facture à tous les niveaux. Un film sans (réel) intérêt qui donne le sentiment d’assister à un pauvre téléfilm… sans (réel) intérêt et dans lequel Luk Chi-Gong passe son temps à filmer les Twin Towers. Comme s’il avait besoin de montrer que l’on se trouve bien à New-York.


https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/07/18/immigrant-policeman-1989-luk-chi-gong-avis-review/

IllitchD
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le 19 nov. 2012

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