Une belle réécriture d'une apocalypse, originale et intrigante, qui réussit à nous tenir en haleine et à remettre la peur des zombies au goût du jour. Le fait que l'action se déroule en pleine campagne anglaise donne au film un aspect film d'auteur loin des sentiers battus habituels traités dans d'autres films du même acabit. Ici, on démarre l'action dans un huis clos où des enfants sont tenus en captivité dans une base militaire où, quotidiennement, ils suivent des cours en étant sanglé. On ignore ce qui se passe à l'extérieur ni pourquoi on éduque ces enfants tout en les enfermant. Ce début est sans nul doute la grande force du film car il instaure une tension et un mystère nous plongeant dans un état étrange entre effroi et fascination. Les films de zombie m'ont souvent laissé indifférent et ce thème a été banalisé par un surplus d'adaptation en tout genre, plus ou moins gore, plus ou moins comique,... The Last Girl remet les curseurs à zéro et démontre qu'on peut encore faire peur avec l'idée d'une possible apocalypse. Mais le scénario ne s'arrête pas à des fins horrifiques : il se montre plus vicieux, ambigu et inattendu grâce à des acteurs qu'on aurait jamais pensé voir dans un film de zombie. Ainsi, Gemma Aterton incarne l'héroïne au grand cœur, sûrement trop naïve mais néanmoins affirmée tandis que Glenn Close joue une scientifique froide persuadée de pouvoir créer un antidote contre ce fléau et Paddy Considine campe un sergent autoritaire mais au fond totalement désemparé. La jeune Sennia Nanua, dont le rôle central est complexe, réussit par sa vitalité et son énergie tantôt à nous mettre en empathie avec elle, tantôt à nous effrayer. Il n'y a pas de méchants, il n'y a pas de gentils, il y a des êtres humains dans une situation extrême et en tant que spectateur, on ignore si les choix sont les bons, on subit le désarroi au même titre que celui des personnages. Bien sûr, on échappe pas aux classiques scènes d'attaque de zombie ni aux méthodes de survie difficiles dans des lieux désaffectés. Mais il y a un petit quelque chose qui s'opère dans la mise en scène de Colm McCarthy, servi par une musique inquiétante et un casting étonnant, qui sort de l'ordinaire et qui créé une sensation de malaise et de terreur non ressentie devant un film de zombie depuis longtemps.

alsacienparisien
8

Créée

le 29 juin 2017

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