Qui est donc cette dernière fille qui a tout les dons? C'est avec cette question existentielle que je me rends à la séance, sans ne rien connaitre d'autres ce film, en dehors de son affiche, titre et la présence de Gemma Arterton, ce qui est une sacrée motivation. Je vais donc me retrouver dans un film de zombies, ce qui n'est pas pour me déplaire, surtout que le sang coule vraiment, pas comme dans les productions aseptisées made in Hollywood (oui, je parle de toi World War Z).
Un honorable film de zombies. Il faut un peu de patience pour comprendre dans quel genre de film, on va se retrouver. En attendant, on pense être en présence de la fille, ou plutôt petite-fille d'Hannibal Lecter. Elle se prénomme Melanie (Sennia Nanua), elle est enfermée dans une cellule et n'en sort qu'en étant parfaitement attachée sur une chaise roulante. C'est sous l'escorte de militaires, qu'elle se rend dans une salle pour suivre des cours avec d'autres camarades se trouvant dans la même situation. On comprend rapidement que Melanie n'est pas une enfant comme les autres. Elle est aimable, connait le nom de tout le monde, pose constamment des questions et ne masque pas son attachement pour sa maîtresse Helen Justineau (Gemma Arterton). Elle se démarque du lot, mais partage avec eux un certain attrait pour la chair humaine, car Melanie est une affamée (une variante du zombie classique).
L'héroïne est attachante, mais dangereuse. Sennia Nanua est la révélation du film. Elle est aussi à l'aise dans l'humour, la violence et le drame. On s'attache rapidement à cette enfant. On va découvrir ses origines et sa différence. On va aussi se rendre compte qu'elle n'a pas tout les dons, ou du moins que ce n'est pas une super-héroïne. Elle ne va pas enfiler un costume moulant, s'envoler dans les airs et lancer des éclairs avec ses yeux. Elle est surtout intelligente et va s'en servir pour survivre face aux affamés ne voulant que se nourrir de la chair des humains. Elle va devoir aussi faire face à l'étroitesse d'esprit des militaires et au docteur Caroline Caldwell (Glenn Close) qui voit en elle un cobaye susceptible de sauver l'humanité. Bref, elle est seule contre le reste du monde, mais elle peut tout de même compter sur sa maîtresse d'école.
Le film manque d'originalité. Les codes du genre sont respectés. Les différences se jouent sur la contamination des affamés, à sa surprenante fin et que l’héroïne soit une enfant. La découverte du sous-sol de la base militaire, l'invasion de celle-ci par les affamés, la fuite et la découverte des rues de Londres, sont des moments marquants. Pour autant, cela reste très classique et parfois facile. Melanie est perçue comme une menace, mais face à son attitude, elle va changer la perception de ceux qui l'entourent, sauf du docteur, car on a toujours besoin d'un savant fou pour mettre un peu de piment dans l'histoire. On a aussi des affamés et surtout des enfants agissant comme des prédateurs. Ils bousculent la chaîne alimentaire et ramènent notre société à l'âge de Neandertal. Au milieu de ces réjouissances sanguinolentes, on a aussi des incohérences avec ces affamés faisant parfois la sourde oreille, alors que notre bande de rescapés n'est pas super discrète. On se demandera aussi longtemps l'intérêt de mettre le feu, tout en connaissant les conséquences. C'est surement pour reconstruire notre société sur de meilleures bases.
Un film divertissant, plutôt soigné visuellement et avec une héroïne charismatique. Il ne révolutionne pas le genre, mais à le mérite de vouloir un peu s'en détacher, puis le sang gicle et cela reste un spectacle réjouissant pour tout amateurs de joyeusetés sanguinolentes.