The Last Show par TheMrOrange
Mr Orange: S'eusse-t-été volontaire qu'on aurait pas pu mieux faire. The last show est le dernier film de Robert Altman qui est parti manger les pissenlits par la racine l'année de sortie du film. Et The last show c'est quoi? Une déclaration d'amour au midwest, à la culture américaine et au monde du spectacle au travers de A prairie companion home, une réelle émission de radio apparue dans les 70's et très suivie depuis que ce soit à la radio ou directement dans la salle du Fitzgerald Theater de Saint Paul (ou ailleurs), ambiance country de rigueur.
Le film est à la douce limite entre fiction et réalité. Bien que tout le facteur "dernière diffusion" et la présence d'acteurs notoires (hello Miss MILF... pardon... Miss Oscar 2012) sont pure fiction, l'action se passe néanmoins bien dans le vrai théâtre, avec un vrai publique, avec le vrai présentateur ainsi qu'une partie de l'équipe et de vraies improvisations. J'y reviens: le maître de cérémonie Garrison Keillor est effectivement le vrai bonhomme derrière la vraie émission de radio et aussi celui qui a initié le projet du film. Concernant les vraies impro', R. Altman a une tendance naturelle à laisser ses innombrables acteurs en pâtures avec une montagne de texte, des caméras pour ne rien rater aboutissant à de (faux) plans séquences incroyables au cours desquels les acteurs s'en sortent comme ils peuvent.
Dusty: Did you hear about the Viagra shipment that got stolen?
Lefty: No. Who do they think did it?
Dusty: Well, they don't know, but they're on the look out for hardened criminals.
Robert Altman a beau encenser la critique, il n'est pas connu pour transcender le public. The last show ne déroge pas à la règle. Je m'explique: c'est original, subtile, critique, bourré de dialogues. Mais on n'assiste pas à du divertissement, il n'y a ici carrément pas de scénario, le film dure le temps de l'émission, point. Pour avoir vu M.A.S.H (comédie improbable en pleine de guerre de Corée) ou The player (satyre hollywodienne), ses films sont à voir avec des pincettes, seul Cookie's fortune ( comédie blues) semble abordable pour le commun des mortels.
Ceci dit, malgré le ton sinistre du film - faire table rase d'une gloire démodée - celui-ci est emprunt d'une légèreté inattendue et est une mine de petites séquences succulentes:
- l'improvisation de la pub ratée pour le scotch,
- les interventions morbides de Lindsay Lohan,
- le duo Dusty (Woody Harrelson) et Lefty (John C. Reilly) avec leur chanson de blagues paillardes (exemble ci-dessus) ... mine d'authentiques jeux de mots vaseux pour nous petits frenchy que nous sommes /love +++, (brûlez toute version française)
- le tact de Guy Noir et sa mystérieuse blonde
... et en bonus, la séquence de la bouteille de champagne: on peut entendre un "ow!" provenant d'un technicien hors-champ suivit d'un "sorry" de Kevin Kline... celui-ci ayant honoré Robert Altman d'un splendide headshot au bouchon de champagne (aucun rapport avec sa mort). La présence de cet incident dans le film témoigne d'ailleurs de la liberté qu'offrait Robbie à ses acteurs. /love
Paisible comédie pour spectateur averti signée de la patte de feu R. Altman