Quand on regarde le pitch de The Lobster, on se demande bien ce qui a pu passer par la tête de l'auteur. Un monde de science-fiction où le célibataire est traqué et seule la vie à deux peut et doit être vécue. Les célibataires seront forcés à se transformer en animal s'ils échouent à un "programme de réinsertion" cruel.
Alors, comique, absurde, futuriste, dramatique ?
Il y a un peu de tout dans ce film, certains moments sont trash voire assez insupportables, d'autres nous forcent à rire, mais on retiendra surtout l'absurdité des situations et la caricature forcée du monde dans lequel nous vivons.
Pour moi, la force de The Lobster sont définitivement ses personnages. Car plus encore que le monde imaginé par l'auteur, le détachement et l'absurdité même des réactions des personnages coincent le spectateur entre perplexité et volonté de se rattacher à quelque chose. A contre pied des films de science fiction classique où la relation amoureuse sort le héros d'un monde immoral, ici c'est au contraire l'amour qui est codifié et obéit à des règles que les personnages eux-mêmes semblent avoir intégrées ; tandis que le spectateur gesticule sur son siège en espérant l'arrivée d'une goutte de logique et/ou d'empathie.
Les performances des acteurs sont donc à saluer.
En bref, un film à voir pour se dépoussiérer un peu le cerveau et réfléchir aussi à la manière dont se construisent les relations amoureuses dans nos sociétés, où les normes informelles paraissent bien absurdes quand elles se reflètent sur la pellicule.
Ma seule critique : j'ai trouvé le film un peu long sur la fin.