Le cri de Wilhelm pour faire peur, c'est raté.
Attention, je ne suis pas un très grand lecteur et je n'ai pas lu le livre original de Stephen King. Donc cette critique est à prendre comme l'avis de quelqu'un qui regarde The Mist comme un film, et non une adaptation.
Enfermés dans un supermarché alors que la ville se fait envahir par un étrange brouillard dangereux, les habitants commencent à paniquer. Les plus égoïstes décident de se débrouiller tout seuls, d'autres préfèrent l'entre-aide, et d'autres encore se réfugient vers la religion pour anéantir sa peur.
The Mist se présente donc comme une représentation de la psychologie humaine lors d'une situation de désespoir. Les expressions connues comme "l'homme est un loup pour l'homme" ou "l'enfer, c'est les autres" s'illustrent parfaitement durant la montée de tension tout le long du film.
Dans un sens, c'est intéressant même si on sent une certaine longueur à regarder les différents plans. L'intrigue monte assez lentement, d'autant plus que les personnages prennent parfois des décisions incohérentes. Le problème est que la plupart des dialogues et les comportements des personnages sont assez stéréotypés, et on a parfois du mal à s'y croire. Les acteurs ne jouent pourtant pas comme des pieds, loin de là, mais les grosses phrases typiques des films hollywoodiens du genre "je t'aime papa tu le sais ? - je t'aime aussi - promets-moi de me protéger de ces monstres - je te le promets" saoulent assez rapidement.
La fin est pourtant assez frappante, on ne s'y attend pas vraiment, et c'est tellement frustrant et désespérant que ça en devient inoubliable. Comme quoi, ça sert parfois d'attendre 5 minutes...
Mais cette fin n'efface pas la légèreté du scénario en fin de compte. Car le film essaye quand même de justifier l'origine de ce brouillard et de ses monstres, et [SPOILER] c'est là qu'on se rend compte qu'il s'agit d'une expérience militaire qui a mal tourné, et on a ouvert sans faire exprès un portail vers une dimension parallèle. [/SPOILER] Wouh, on touche du lourd. Je crois que ça n'a jamais été fait auparavant.
J'espère qu'il s'agit là juste d'une interprétation foireuse du bouquin, et que Stephen King a beaucoup mieux justifié ça, car sinon ça pue un peu du fion.
A cela se rajoute des effets spéciaux ultra cheaps et mal incrustés, qui fait rappeler les documentaires historiques sur les mammouths sur Arte. Ou encore vers la fin quand un protagoniste se fait tuer et son cri de mort est un cri de ... Wilhelm. Non mais sérieux, c'est trop dur de faire crier un acteur ? A cause de ce fameux cri j'étais mort de rire alors que la scène était sensée être inquiétante.
Artistiquement, le film n'est pas non plus magnifique. C'est sûr que c'est difficile de tourner un film basé sur le brouillard vu que ça enlève tout jeu de lumière possible, mais du coup on a droit à un ensemble de film visuellement assez fade. Le design des créatures est peu inspiré, il n'y a quasiment aucun plan qui marque, à part peut-être vers la fin avec le monstre géant.
The Mist n'est pas un mauvais film, loin de là. Il met en place une montée de tension intéressante, et un portait d'une Amérique profonde avec ses rednecks et ses sectes dangereuses. C'est juste qu'il n'excelle à aucun domaine, que ça soit la narration, le montage ou le visuel. Un film sympa à regarder, mais dont au final on ne retiendra pas grand chose à part la fin.
A la limite, si vous êtes comme moi fan de Silent Hill, on peut encore plus profiter du film grâce à la ressemblance des 2 univers (ce qui est normal vu que Silent Hill s'est largement inspiré du roman de King).