Comment gâcher un film - Pour les nuls

Voilà typiquement le genre de film qui a un très fort potentiel mais qui est saboté par plein de petits détails tout le long, mais surtout -surtout- par une fin absolument lamentable.

Sincèrement, j’étais dedans. J'ai beaucoup de choses à reprocher a ce film, notamment son esthétique et son jeu d'acteur, qui ne sont que passables. Mais l’idée est bonne, très bonne même, et elle suffit à rentrer dans l'histoire et à pardonner les quelques erreurs par-ci par-là.

L’expérience est simple. Pour le dernier jour de cours, une classe de vingt élèves de terminale est mise à l’épreuve par son professeur de philosophie : c'est la fin du monde, un bunker pouvant accueillir seulement dix personnes est à disposition, que choisir ?

C'est très intéressant. Tout simplement parce que chaque élève est assigné à un rôle -comme ingénieur ou artiste- mais peut aussi être stérile ou être atteint d'une maladie. S'ensuit alors une réflexion et un choix moral, et les conséquences qui vont avec.

Et franchement, c'est plutôt bien ficelé, l'histoire. Les expériences qui s'enchainent sont différentes, les choix sont bons et on a quelque chose à en tirer, bref, le film fait son boulot, et le spectateur est content.

Mais, cette fin. Bon dieu. Si je devais faire une liste des pires fins de film, celui-la aurait sa top position. Et c'est uniquement -oui vraiment- a cause de ça que la note peut passer d'un 6 à un 4. Non seulement la fin est nulle en soit, mais elle remet en question l'ensemble du film d'un bloc. Vous passez d'une réflexion philosophique intéressante à quelque chose de futile et enfantin, et vous en venez à vous demander si tout ce qui s'est passé avant n'est pas le fruit d'un heureux hasard. Vous vous questionnez. Savoir si vraiment le réalisateur savait ce qu'il faisait. Car pour pondre une fin aussi puérile, il ne pouvait pas savoir ce qu'il faisait. Pas possible.

Et ce doute vous plombe. Il m'a plombé. J'ai fini ce film et je me suis dit : j'aurais peut-être mieux fait de m’arrêter avant le dernier quart-d'heure, ça aurait fait un bon film.