Tactical Espionnage Action

Il y a trois ans, Gareth Evans débarquait avec un film d'action sans fioriture, brutal et gourmand, exposant le calvaire d'un policier d'élite au sein d'un immeuble de hauts malfrats. Fusillades, combats à l'arme blanche, tatanes et coups de pied derrière les oreilles. Classique, mais hyper efficace. Même hyper jouissif, tant la mise en scène est inspirée et les combats d'une intensité désarmante. Construit comme un jeu-vidéo, où chaque étage de l'immeuble s'apparente à un nouveau niveau de difficulté, jusqu'au boss final, "The Raid" est un pur et vrai film d'action comme on en voit peu. Et Gareth met tout le monde d'accord.

Quelques années plus tard, le réalisateur a eu le temps de développer son récit et d'étendre sa note d'intention, afin d'offrir à cette suite une réelle trame d'espionnage et de trahison en milieu crapuleux. Même si rien n'est neuf, surtout dans ce genre multi-exploité, il faut avouer que Gareth puise à nouveau son inspiration dans la mise en scène. Mais également sur l'esthétique !

"The Raid 2" est beau, soigné, millimétré. Cadrages, éclairages, travail sur l'image. Tout est propre, ce qui s'accorde à merveille avec le jeu lisse (parfois trop) de l'ensemble de la distribution. En réalité, tout est si calme dans la tonalité générale qu'on pourrait s'étonner d'être devant un film de "mafia", si l'on écarte les gueules camouflées derrière des lunettes noires. Jusqu'au moment où le réalisateur laisse parler le sang...

La scène d'ouverture annonce d'ailleurs la couleur. Le premier combat dans la prison nous calme directement. Et cette intensité est progressive, jusqu'au combat face au nouveau "boss" dans les cuisines d'un hôtel. Un bijou de mise en scène, où l'ultra-violence des coups s'allie à la souffrance mentale et physique des deux ennemis. Un pur régal !

"The Raid 2" fait presque oublier son aîné, déjà d'un niveau très élevé. Gareth gagne en création, jouant d'avantage sur les mouvements caméra et les plans-séquences. Mais le charme originel de sa réalisation persiste et trouve un nouvel aura au sein d'un film qui prend son temps pour nous divertir.

Un sans faute, merci Gareth !