Qui sème le vent, récolte la torgnole

Bienvenue dans un monde où chaque parcelle improbable est un aire de combat. Bienvenue dans un monde où chaque quart de meuble, de mur, de porte, d'escalier ou de télé existe afin qu'un cou ou des coucougnous viennent s'y fracasser. Bienvenue dans un monde où le marteau ne sert pas à enfoncer des clous, mais à défoncer la gueule, ou à dévisser vicieusement une tête. Bienvenue dans un monde où les vitres se brisent aussi vite qu'un silence, que même Oliver de Carglass ne peut pas réparer. Bienvenue dans un monde où Existence, rime avec Violence.


Bienvenue dans The Raid 2, qui prend place suite à l'assaut ayant finit en fiasco dans le premier volet. Là où le premier était un 'vulgaire' film d'action concentré d'hormones basé uniquement sur des prouesses spectaculaires, pour des combats à faire jalouser Jean-Claude Van Damme, ici nous avons sa digne évolution. The Raid premier du nom, c'est un peu un Reptincel. Arrogant et burné, qui n'en fait qu'a sa tête, bien classe mais qui manque d'un petit truc. Alors que là, nous avons un putain de Dracaufeu, avec de plus grandes dents aiguisées, une plus grosse queue et surtout des ailes badass, qui apportent ce qu'il faut en intrigue pour voir le film s'envoler vers d'autres cieux.


Des ailes ont poussé également à Rada, qui revient à la charge après avoir dérouillé, non sans mal, l'équivalent de l'armée du Vatican (~170), mais composé d'indonésiens criminels fous furieux ninjas de la mort qui tue, loin d'être des enfants de cœur. Eh bah il revient, récupéré par un groupe de keufs, lui forçant à accepter une mission visant à lutter contre le syndicat du crime, pour un meilleur lendemain. Soit il accepte, soit il crève. Ça tombe bien, car il a level up dans les caractéristiques 'agilité', 'force' et 'vitalité', malgré sa stagnation au niveau de l'intelligence.


Rada se fera appeler Yuda pour mener à bien cette délégation. Le réalisateur Gareth Evans frappe étonnamment encore plus fort qu'il ne l'avait déjà fait, et renvoi donc au vestiaire son oeuvre précédente, qui était déjà une tuerie d'action brut, un ballet de high-kick dans la gueule, reperpétrée au ² ici.


Le cinéaste installe un mini-scénario difficilement compréhensible, mais heureusement sans abus de dialogues, qui apporte tellement à ce second volet. D'une part, malgré le fait qu'il dure près d'une heure supplémentaire (2h30), le rythme est toujours aussi soutenu mais laisse place à la surprise, car les retournements de veste sont courant chez les asiat'. Le film impose donc une tension aussi élevé qu'une armoire électrique.


Evans maîtrise parfaitement l'ambiance et le rythme, en se faisant aider d'une musique tourneboulante et de ralentis judicieusement placés, sans abus contrairement à l'autre Snyder. Mais si l'on regarde The Raid 2, c'est pour voir Maître Yuda utiliser la force pour tout niquer. Ainsi donc nous permettre de nous pignoler devant de l'action brutale, barbare, presque bestiale, dans des endroits variés propices ou non à la mandale. Et notre metteur en scène s'y connaît le salopiaud. Entre quelques mandales en cellule, un combat dans la boue (malheureusement sans gonzesse en maillot), une bagarre sur un lieu de tournage porno SM gode ceinture, une virée virulente en boîte de night, un accrochage en métro martelant, une joute au restau' chinois ou une partie de baseball au calme... ON A NOTRE DOSE D’ADRÉNALINE. Un putain de spectacle aussi incroyable qu'effroyable. C'est la magie du cinéma de Berandal.


S'il devait rester qu'un film d'action brut, c'est fort possible que ce soit lui qui reste. Mais il n'est pas sans défaut, que nenni. Si jouissives soient les scènes d'action, on regrettera un certain manque de crédibilité notable sur certaines scènes, sans pour autant être gênant. En effet, lors de la partouze générale dans la cour boueuse de prison, ça se fight sans problème, mais où sont les gardiens ? Ils interviennent au milieu de la bataille, avec... des gourdins. Ok c'est cool de voir des policiers prendre une branlée, mais faut pas déconner. La prison c'est un Fight Club Med.


Le film va souvent trop loin, dans l'excès le plus total. Ça part dans des affrontements olympiens ahurissants sans arrêt et... C'EST MEGA JOUISSIF, et filmé à la perfection. Comme dirait Olivier Minne dans Fort Boyard, ça va "Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort !". Plus loin que le simple film d'art martiaux, on a une course-poursuite à faire passer Bullit pour un Casimir et des guns-fight bandants. Toujours plus haut, la chute ne sera que plus dur à assumer pour les victimes d'Iko Uwais et ses rivaux. Toujours plus fort... toujours plus dans la violence qui en agacera certain s'ils veulent autre chose que des chorégraphies dynamiques à faire changer de slip, et des personnages secondaires badass.


Si on veut brasser de l'action pure et dure, il suffit de demander The Raid 2.

Alex-La-Biche
8
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le 19 mars 2015

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Alex La Biche

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