The Tree of Life par T-Usk
Nous vivons à une époque d'hypocrisie totale. Je parle de réelle hypocrisie, qui consiste à faire de la prétention, le pire défaut qu'un être humain puisse avoir. Tout le monde a acquis, par une chorégraphie bizarre et quotidienne, l'art de passer pour quelqu'un d'humble. Bien sûr que personne n'est humble. Et j'en ai conscience. Et malgré cette conscience, je reproche une chose à ce film, une chose qui me fait fuir, au cinéma : son arrogance.
Il y a deux points de vue sur ce film : celui qui consiste à dire que la façon macroscopique dont il nous montre l'univers a pour but de nous remettre en question, tout en nous confortant dans l'idée d'une certaine normalité de l'humanité (et en ça, c'est admirable) ; et l'autre, qui consiste à passer à côté de ce message en se demandant simplement si Malick essaye de nous dire que c'est le seul à avoir la clé de toutes les réponses. Ce que j'en dis, c'est que je sais que j'ai tort, mais c'est trop arrogant à mon goût.
A noter que certains films, bien plus terre-à-terre, m'en ont appris plus sur l'humanité que cette oeuvre monumentale. C'est un peu à la manière d'une Eglise : parfois, on se sent plus proche d'un message qu'on veut obtenir dans une chapelle dans le trou du cul du Monde, que dans une cathédrale. C'est un peu la différence entre grand train de vie, et petit train de vie, pour ceux qui ont vu Quand Harry rencontre Sally. J'aime à croire que je suis encore assez humble pour détester The Tree of Life (mais bel acte de bravoure pour ces autres qui l'ont aimé, qui sont des grands trains de vie, mais pas que "parce que les images sont trop belles et que j'ai pleuré à la fIN").