Alors, moi, je suis ravie, et je remercie monsieur Malick (et le festival de Cannes, et mes potes qui ont crié au chef d'oeuvre) : ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film avec une gentille femme bobonne et silencieuse, les yeux toujours larmoyants et le regard si attendri quand il se pose sur ses enfants, et si coléreux (mais soumis) quand il se pose sur le mari.
Ça faisait longtemps aussi qu'on ne m'avait pas montré que le mari c'est toujours un con un peu violent qui ne sait pas comment exprimer ses sentiments autrement que par une autorité machiste excessive.
Ça faisait des lustres qu'on ne m'avait pas posée devant un film où tu te dis : merde j'ai oublié de prendre mes psychotropes. Et à t'ennuyer ferme pendant qu'on te montre le cheminement et la richesse de la vie, alors que tu sens déjà que t'as mal au cul sur ton fauteuil mal rembourré.
Ça faisait une éternité que je n'avais pas entendu de discours mystico-religieux qui sentent bon le mormon philosophe.
Peut-être que c'est un film pendant lequel il faut se pendre, histoire d'avoir l'illumination pendant que les images défilent.
Ou peut-être qu'il faut toujours se fier à ses premières impressions : un titre nase, une affiche moisie, un réalisateur qu'on n'apprécie pas trop, un acteur qui se bouffise de légumité, une palme d'or à Cannes.