The Tree of Life, un titre qui déjà fait figure de parallèle avec The Fountain et Noé ; trois films métaphysiques qui mettent un point d’honneur à disposer à leur guise de la science et de la religion dans une réconciliation par l’art. De ce mariage naissent de magnifiques images, rappelant 2001 mais avec la technologie d’Interstellar, qui n’ont malheureusement aucun réalisme : c’est du beau pour du beau, rien qu’on ne saurait jamais voir.
Dans cet état d’esprit qui cherche à mettre Dieu partout, l’image tout entière semble océane, une texture qui nous poursuit jusqu’à nous hanter de plaisir. Elle est dépouillée, poursuivant les designs modernes mieux que l’humilité éphémère d’un clip publicitaire. Les voix résonnent au loin pour nous donner l’impression tidale que les frontières entre tout ne sont que d’écume. On voyage intemporellement du début d’un traumatisme à sa fin. Le mysticisme est déboussolant, ce qui est un bien ; à l’inverse, il s’éternise, et il n’est jamais bon de faire durer un voyage sans direction.
Le tree est assez métaphorique, mais pas la life : elle est partout, trop partout. Le film devient si lifey qu’on se dit juste : « au fait, au fait ». Cette vie anonyme – car les noms sont si épars – est une grande expérience visuelle et auditive, mais son audace est tout ce qui reste de l’érosion de son visionnage ; elle ne m’a pas convaincu.
Quantième Art