The Tree of Life par Biniou
Le découpage fait bien sur penser à 2001, le début sur les origines de la vie par le déchainement de la nature, qui renvoie aux grands bouleversements originaux qui constituèrent la Pangée puis la décomposèrent.
La terre crache le feu autant que la vie, c'est une évidence chez Malick depuis le début, la vie vient des entrailles de la terre pour aller au ciel contrairement aux corps qui lui retourne à l'état de poussière comme les cadavres de la ligne rouge. Et donc ses fameuses contreplongées sur les arbres semblent d'une cohérence exemplaire par le lien naturel qu'ils entretiennent entre ciel et terre, par leurs racines autant que leurs cimes. Le ciel et le soleil donne à la vie autant qu'il lui prend, car ces éléments confondent la vie et la mort tout y est vivant mais impalpable, c'est la spiritualité même, j'ai l'impression que c'est là-dessus que Malick base son film. Et dès le départ contrairement à son illustre prédécesseur (Kubrick), il ne touche pas à l'universel, la radicalité de la partie sur la famille ne peut que laisser pantois. Autant sur la forme (la caméra est sur un bateau et elle tombe à l'eau, moi je suis à deux doigts de la nausée, mais c'est aussi assez hypnotique) que sur le fond (les réflexions un peu de comptoir et lourdingues parfois d'une poésie troublante). Le parcours de ces personnages me bouleversent et en même temps m'indiffèrent notamment sur Sean Penn, bon en gros la partie sur la famille me paraît indispensable mais pas loin d'être raté, reste en plus la fin sur la plage que je trouve formidable de sous entendu et de poésie plus le retour de ces fameuses images de nature et cette « force » de couleur faisant une nouvelle fois penser à 2001, malheureusement pour Malick la comparaison n'est pas flatteuse.
Pour finir on va dire que j'ai aimé ces fulgurances, qu'elles m'ont chahuté, retournés, en face il y a de la prétention, c'est vrai mais j'y vois avant tout l'ambition d'un cinéaste génial de donner son point de vue sur l'éternel et par moment on y croit. En un mot j'aime beaucoup l'ensemble, mais pas autant que ces autres œuvres.