Plus magistrale mise en abyme du cinéma hollywoodien, cette formidable satire est celle de notre vie, de notre monde: des gens qui travaillent, se marient, ont des gosses, se disputent, paient leurs impôts, consomment, bref, font tout sauf... vivre. Et Truman? C'est justement ce type qui prend conscience, par une furieuse envie de VIVRE, qu'il est qu'un pion dans le gigantesque échec qu'est la société, qu'il ne dispose ni du libre-arbitre, ni de véritable vie. Seulement d'un rôle. Ce rôle est vu par des millions de personnes, et l' "acteur" devient finalement ACTEUR de sa vie. C'est sans doute ce qui fait de cette oeuvre, outre qu'elle est une brillante satire, un splendide message d'espoir pour cette société engluée dans la frénésie du travail et du consumérisme qui nous prive tant d'humanité.
Mais le film est également une excellente parabole sur les artifices du cinéma: son décor, ses leurres, sa musique, ses figurants. Tout est montré, tels les ficelles de marionnettes, jeté à la face du public qui finit lui-même par croire à ce qu'il voit.