Pas celui de Pink Floyd, l'autre

Avec un budget équivalent à un tiers de celui d'un épisode de The Big Bang Theory, il était certain que The Wall allait devoir faire des concessions. On a donc droit à un huis clos se déroulant dans un décor quasi vide, a une économie d'acteurs et d'accessoires, a un son qui n'est pas spatialisé, bref à quelque chose qui se rapproche plus du téléfilm que de la production hollywoodienne à grand budget.

Le début du film n'est en tout cas pas encourageant : on a affaire à des acteurs qui en font un peu trop, à un postulat de base manquant de réalisme, et à une certaine molesse générale, nous donnant l'impression d'être devant une espèce de version ratée de Gravity chez les soldats. Et puis finalement, quelque chose se passe. On passe de l'ennui à l'attrait, comme on s'arrêterait pour observer un accident sur le bord de la route. Et on finit par être emportés dans ce thriller. Le crescendo est extrêmement bien géré et la tension grandit jusqu'à une fin très intéressante, qui n'aurait sûrement pas été la même si Doug Liman avait été aux manettes d'un film à gros budget.

Les thématiques que déroule The Wall ne sont pas nouvelles ni toutes très subtilement amenées. La comparaison de la menace terroriste à un ennemi sans visage, on a déjà donné. Mais le message du film est in fine plus subtil qu'il n'en à l'air, et il arrive à nous faire douter de nos préconceptions sur la guerre en même temps que le personnage d'Aaron Taylor-Johnson, sans sacrifier pour autant son très bon méchant. Et si The Wall n'est pas un très grand film, c'est un thriller très efficace et prenant qui arrive à nous tenir en haleine pendant ses 80 minutes. Ce qui n'est déjà pas si mal.