Deuil de briques
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le 18 juin 2017
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Critique initialement publiée sur CloneWeb.net
The Wall n’a aucun rapport avec l’album des Pink Floyd ni même avec le film d’Alan Parker sorti en 1982. Il n’est aucunement question de musique dans le nouveau long-métrage de Doug Liman, le réalisateur de Edge of Tomorrow et de sa future suite. Ici, le metteur en scène s’offre une respiration entre deux productions avec Tom Cruise, un petit film de guerre où deux soldats ennemis se font face seulement séparés par un simple mur.
Nous sommes en Irak à la fin de la guerre, en 2007. Deux soldats US campent devant un oléoduc. L’équipe de sécurité et les techniciens qui venaient y travailler ont été abattus. Après plusieurs heures au soleil à craindre la présence d’un sniper le doigt sur la gachette, l’un d’eux décide de sortir de son abri pour aller voir ce qui s’est passé. Et il se fait toucher. L’autre va alors venir à son secours et se prendre, lui aussi, une balle dans la jambe. Il aura juste le temps d’aller trouver refuge de l’autre coté d’un bout de mur brinquebalant.
Tourné en dix sept jours dans le désert américain pour un budget ridicule de trois petits millions de dollars, The Wall est le pendant « guerrier » de Phone Game, probablement le seul bon film de Joel Schumacher dans lequel Colin Farrel était coincé dans une cabine téléphonique et parlait avec un homme armé d’un fusil. La différence vient du fait que le film de Doug Liman a encore moins de protagonistes que celui du metteur en scène de Batman et Robin. On ne voit jamais le sniper et personne n’intervient au cours de l’intrigue pour venir la perturber. Tout repose donc sur les épaules d’Aaron Taylor-Johnson qui s’en sort avec brio, passant des heures à ramper dans le sable et à échanger par radio avec son tueur potentiel.
Avec une mise en scène très sobre et quelques belles idées de scénario, Doug Liman tient solidement son film sur toute la durée sans tomber dans les péripéties ridicules comme ça peut être le cas dans ce genre de projet. Le rythme est aussi soutenu que possible quand il s’agit de montrer un soldat blessé à la jambe planqué derrière un mur. Le fait de pouvoir le faire dialoguer avec un sniper est la bonne trouvaille d’une histoire qui aurait manqué de souffle sans cet aspect qui n’intervient qu’à la fin du premier tiers du réci.
A travers l’histoire de ce face à face, Liman raconte l’histoire de ces gens pour laquelle la guerre dans laquelle ils se sont enlisés n’est jamais vraiment finie, quelque soit le coté du conflit où on se trouve, un sujet déjà évoqué par le passé dans La Guerre de Murphy avec Peter O’Toole et Philippe Noiret.
The Wall est un film court mais tendu et efficace, une denrée plutôt rare ces derniers temps dans le paysage cinématographique.
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Créée
le 27 juin 2017
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