Pour sa troisième aventure en solo, notre Asgardien préféré délaisse la gravité shakespearienne du premier volet signé Kenneth Branagh et l’esthétique sombre de DTV des pays de l’est de la séquelle d’Alan Taylor pour un écrin plus flashy.
Taika Waititi, génie derrière Hunt for The Wilderpeople et Vampires en toute intimité, dont la version française est un pur régal nous livre ici sa propre version du Buddy-movie galactique, variation avouée du chef d’oeuvre de Carpenter : « Jack Burton dans les griffes du mandarin ».
Et il prouve une bonne fois pour toute que la phase 3 de l’univers Marvel mis en place par Kevin Feige est sans nul doute celle avec le plus de prises de risques. En effet, après un Doctor Strange l’année dernière qui aura initié l’univers Marvel à la magie et à certaines idées visuelles intéressantes, la nouvelle aventure du « plus fort des Avengers » troque le premier degré de certaines productions récentes (Hello Civil War) pour une proposition de cinéma fun, flashy, disco et volontairement retro.
Les principales forces de l’ajout d’un électron libre comme le réalisateur de Boy sont sans nul doute son tempo comique. On aura rarement autant ri devant un film Marvel, offrant au passage un fabuleux terrain de jeu pour l’ultra sympathique Chris Hemsworth, parfait en héros bourru, qui prouve que sa performance, seule chose à sauver dans l’horrible Ghostbusters de Paul Feig, n’était pas le fruit du hasard. Les relations entres les personnages sont extrêmement bien écrites, que ce soit la relation entre Thor et son frère Loki, vouée à l’éternité a varier entre un amour fraternel à tout épreuve et la nature de Loki a tromper son monde. L’alchimie avec Bruce Banner / Hulk fonctionne aussi très bien, tout comme les seconds couteaux, Jeff Goldblum et l’ultra sympathique Korg et son acolyte cafard-karatéka.
Les références pleuvent, l’aspect méta de la pièce de théâtre avec Luke Hemsworth dans le rôle de son frère et Matt Damon en Loki est à pleurer et la scène avec Benedict « Dr Strange » Cumberbatch est un bijou de montage.
Et bien que certains CGI piquent un peu les yeux, la tenue visuelle de l’ensemble est au point, l’aspect futuro-ringardos de l’oeuvre, rendant hommage a Flash Gordon et consorts, volontairement plastiquent coloré, avec une bande annonce au poil, à base de synthèse tout droit sortis du Flic de Beverly Hills.
Et les quelques fulgurances ultra-graphiques comme la scène des Valkyries es ses ralentis ultra stylisés donnent à quelques plans un aspect de peinture animée du plus bel effet, héritage des romans graphiques de Frank Miller et de l’imagerie Viking ultra épique et cinégénique trop peu exploitée sur grand écran.
Si un point est vraiment discutable, c’est sans nul doute l’antagoniste de ce troisième volet des aventures des fils d’Odin, Hela manquant cruellement de profondeur, comme en témoigne cette introduction sortie du chapeau des scénaristes, la plus Nawak jusqu’a présent.
C’est d’autant plus dommage que Cate Blanchett était d’une classe à toute épreuve et que les premiers trailers laissaient présager une grande méchante capable de tenir la dragée haute au reste du casting.
Ah, et puis on à le droit a Immigrant Song de Led Zeppelin, deux fois. Et ca, ca vaut bien quelques points bonus !