Those People
6.1
Those People

Film de Joey Kuhn (2016)

Le cinéma new-yorkais ou plutôt le cinéma dont l'inspiration, le thème, le décor ont à voir avec la magique ville qui ne dort jamais, ont toujours quelque chose en plus. On sait dès les premières images que l'on sera transporté avec plus ou moins de bonheur dans un univers intellectuellement riche et différent de tous les autres. San Francisco mis à part, la plupart des films situés à New York présentent un petit plus (ou un grand) qui les rend uniques et rarement ratés ! Ceci posé, on ne rentre pas dans Those People comme dans un mélodrame franchouillard ou une comédie californienne. Woody Allen est passé par là, et tant d'autres réalisateurs new-yorkais avec lui. On peut se laisser porter par l'ambiance qui se répand dès la première image - et les premiers sons - par la photographie, les décors et ne suivre les protagonistes que Parce qu'ils sont jeunes, riches, beaux, doués, sensibles... Mais ce serait faire injure à l'écriture de Joey Kunh et au jeu incroyablement vivant et sensible des acteurs. De tous les acteurs. On peut aussi ne considérer ce film que comme un film LGBT. On n'est pas (hélas, hélas, hélas) encore guéri de cette pensée petite-bourgeoise racornie et étroite qui fait analyser, comprendre et critiquer un film en raison de l'identité sexuelle des personnages. Mais combien on s'en tape ! Ce qui compte, et c'est universel, c'est ce qui se passe dans le coeur et le mental des protagoniste. Et avec Those People, il se passe des choses très belles, très dures qui vont changer, sur quelques mois, définitivement, la vie et le devenir de Charlie, Sebastian, Tim, London, Ursula etc. C'est finement amené, ce cheminement, fait comme pour tout un chacun, de moments de grande joie, d'extase et de larmes, de déception, d' erreurs, d'échecs et de réussites. charles et Sebastian est une histoire de Coming of Age, et le sujet n'est pas leur homosexualité. C'est leur difficulté à franchir ce passage douloureux au'on ne franchit qu'une fois et qui peut influer sur tout le reste de notre vie si on le réussit pas ou pas totalement. C'est douloureux, dangereux, pénible mais c'est un passage obligé, un guet qu'il faut franchir et la meilleure sauvegarde, en l'assumant, c'est de s'y jeter à corps perdus. Ce que font tous les personnages du film, chacun à son rythme, chacun à sa manière. Aucun perdant dans ce film, si ce n'est le père mis face à sa réalité et qu'avec une incroyable violence Sebastian son fils le force à accepter ( il faut une morale et l'immoraliste ne peut traverser le film en toute impunité) pour s'en libérer et s'en désolidariser. Sebastian va montrer sa véritable nature et l'attachement qu'il porte à Charlie. Charlie va oser aimer d'amour Tim plus âgé, qui remplace inconsciemment ce père qui l'a abandonné, Tim va protéger et aimer Charlie, les personnages secondaires vont recevoir aussi leur part et tirer de tous les évènements qui traversent le film des éléments pour se mieux connaître... Bref Those People, avec des grands moments d'humour (juif New-yorkais or course), est un film émouvant, drôle et romantique à voir et à revoir. Dans mon panthéon personnel, il rejoint des films aussi différents que Annie Hall et Manhattan de Woody Allen, You Got Mail avec Meg Ryan et Tom Hanks, Brooklyn boogie et Smoke de Paul Austère et Wayne Chang... Du cinéma qui lubrifie les neurones, fait sourire et pleurer et nous rend heureux et ouverts.

Lorenzo_Cittone
8
Écrit par

Créée

le 16 juin 2018

Critique lue 714 fois

1 j'aime

Lorenzo Cittone

Écrit par

Critique lue 714 fois

1

D'autres avis sur Those People

Those People
LouHelbert
4

Bof

Bof. A la fin, je ne sais toujours pas qui sont les personnages. L'histoire est plate et pousse le drama beaucoup trop dans le cliché. Pourtant le thème est intéressant, mais on aurait pu faire...

le 7 avr. 2018

2 j'aime

Those People
Lorenzo_Cittone
8

Raffiné, sensible et intelligent

Le cinéma new-yorkais ou plutôt le cinéma dont l'inspiration, le thème, le décor ont à voir avec la magique ville qui ne dort jamais, ont toujours quelque chose en plus. On sait dès les premières...

le 16 juin 2018

1 j'aime