Ben Falcone, ici réalisateur et scénariste, et son épouse Melissa McCarthy nous ont sorti un film de super-héroïnes maladroites bien peu inventif avec une sauce humoristique américaine qui tache. Quel dommage qu'on n'ai pas eu le super-pouvoir de passer outre les trous béants du scénario, car Thunder Force est un prodige pour ce qui est d'enchaîner les incohérences et facilités les plus balourdes. On pense aux méchants si bien cachés parmi les gentils qu'on les repère dès leur présentation (et on lève les yeux au ciel quand on arrive à la révélation de leur double-jeu : "oh, ça alors, on n'avait pas deviné..."), à la scientifique qui met 5 ans pour obtenir un dérivé chimique des super-pouvoirs et s'entraîne à les maîtriser un mois, mais sa gamine en revanche met deux secondes pour réaliser tout cela (trop forte), ou encore le speech larmoyant à la fin (épuisant de bons sentiments) tandis que
la bombe est sur le point d'exploser (???)
... On se serait cru dans un scénario écrit en même temps que l'on fait la vaisselle : ni fait, ni à faire. L'humour est évidemment très américain (beaucoup de références bien de chez eux, on sait à qui le film se destine), mais on est assez gêné d'y trouver Octavia Spencer, qui a l'air aussi fatiguée que blasée d'être là. Sa partenaire d'écran tente de nous réveiller à elle seule, en cabotinant à mort (en même temps, on parle de McCarthy, donc bon...), surtout après l'ennui profond qui s'était installé au début du film (il leur faut un temps fou pour obtenir les pouvoirs... Toute l'introduction de 20 minutes ne sert à rien). L'unique point positif qu'on aura trouvé dans ce bloubiboulga indigeste réside dans le personnage du Crabe, forcément aux pinces en plastoc mal faites, mais avec un Jason Bateman parfois amusant quand il se moque de ses bras (les seules fois où l'on a esquissé un sourire). Autrement Bobby Cannavale se ridiculise, Octavia Spencer est prête à sortir le transat'-parasol, Melissa McCarthy est épuisante et son mari à la réalisation devrait rencontrer ce qu'on appelle communément un scénariste. Car à ce poste, il est le vrai Malfaisant.