Quand j'ai lu le résumé du film, avant le visionnage, je me suis dit, tiens ça va ressembler à une sorte de "Le Secret de Térabithia". Cela avait l'air mignon, le film semblait être un conte fantastique pour les enfants.
Donc, le film commence et dans les 10 premiers minutes on rencontre le personnage principal du film. Une petite gamine ,de 10 ans (peut-être), du nom de Jeliza-Rose qui a l'habitude de préparer soigneusement la dose d’héroïne de ses parents BOOOOM ça tu ne l'avais pas venu venir hein????
C'est à ce moment que le mignon petit film ,que je pensais pour enfant, se transforme en récit TOTALEMENT GLAUQUE!!!!!!
Puis, la mère de la gosse ( une droguée très flippante à qui tu a envie d'envoyer un énorme tir de Desert Eagle. ) crève littéralement d'une overdose. Le père de notre héroïne (oui, il est marrant le jeu de mot. ) décide de partir à la campagne pour aller dans la maison de sa mère (qui est morte aussi. ).
Et c'est à ce moment que la dose héroïne fait son effet chez le réalisateur. On arrive dans un merveilleux rêve éveillé. Jeliza-Rose se construit un monde imaginaire et joue avec des têtes de poupées qu'elle fait parler et elle rencontre Dell, une sorcière borgne taxidermiste se baladant avec un voile d'apiculteur, et de son frère Dickens, un parfait attardé, à cause d'une opération pour enlever ses crises d’épilepsies, se prenant pour un capitaine d'un sous-marin voulant détruire un monstre requin (un train). Et ensuite, il se passe pleins de choses.
L'univers du film est très féerique et très enfantin mais aussi très sombre. On a des scènes très dérangeantes même glauques. On continue quand même à regarder le film grâce à la musique du film qui est très bien composé et qui s'harmonise parfaitement aux scènes. La musique est un guide qu'on suit, qui inconsciemment nous emporte dans une confiance quasi aveugle. On peut avoir une scène très sinistre avec une musique guillerette qui s'unit à merveille avec le ton du film. On peut aussi avoir un acteur qui surjoue son personnage, Brendan Fletcher allias "Dickens", et une musique tellement prenante dans l'ambiance qu'on n'oublie le jeu médiocre et les mimiques grotesques du personnage. Il faut dire d’ailleurs qu'on oubli tout les autres personnages ( donc acteurs) car ils sont surpassés par la performance de Jodelle Ferland allias Jeliza-Rose qui est tout bonnement incroyable dans le film. A elle seule, du haut de ses 10 ans à l'époque, porte tout le casting vers le haut et cela est phénoménal (oui, je sais toujours plus.). C'est tellement fou, qu'on a envie de suivre se bout de petit fille, partout dans le film et donc finir quand même le film qui était à la base vraiment glauque sur les bordes. Terry Gilliam a vraiment réussi à faire sortir un vrai lien d'attachement entre les spectateurs et Jodelle Ferland. On voit l'évolution de Jeliza-Rose tout au long du film. Au début c'est une "Mathilda" en plus trash, qui s'occupe de ses parents et vie sa vie comme une enfant adulte et ensuite elle devient une enfant car elle a plus à s'occuper de son père et elle peut continuer à rêver et imaginer tout se qu'elle veut ( C'est une enfant qui mange jamais. ) . Elle nous apprend aussi à comment manipuler un attardé. Ça en devient une enfant à la Rousseau, l'enfant à l'état de nature sans que la société et ses normes la façonnent. C'est une évolution régressive.
Le Film collectionne aussi quelques fausses notes mais c'est directement oubliées par la musique et par la réalisation de Mr Terry Gilliam (Mr "L'armée des 12 singes" et Mr "Las Vegas Parano") qui a vraiment bien fait son boulot de réalisateur. Toutes les prises de vue sont un peu penchées, rares sont les cadrages droits et en gros plans. Ce qui rend l'ambiance lourde, tout en étant merveilleusement enfantin. "Tideland" est un conte à la "Alice aux pays des merveilles" mais sans drogue prise par l'héroïne.
Terry Gilliam récidivera dans l'univers loufoque et féerique, 3 ans après avec "L'Imaginarium du Docteur Parnassus".