Timber Falls
4.6
Timber Falls

Film de Tony Giglio (2007)

Sheryl et Mike sont jeunes, ils s’aiment et décident de faire une petite randonnée dans les bois. Sur le chemin, ils croisent différents locaux, des rangers plus ou moins attentionnés, une habitante curieuse ou des chasseurs qui vont s’amuser à leur faire peur. Mais ce à quoi ils ne pouvaient pas s’attendre, c’est qu’ils seraient kidnappés par un couple un peu bigot, accompagné du frère de la femme, défiguré. Ce qu’ils veulent du couple ? Qu’ils fassent un enfant pour eux. S’ils refusent ? Ils seront torturés et mutilés.


Timberfalls s’inscrit dans la vague de films tels que Hostel, le remake de La colline a des yeux ou Frontière(s), tous sortis entre 2005 et 2007. Où les personnages se retrouvent dans des contrées à l’écart des chemins, où rodent différentes personnes un peu frappées qui ne manqueront pas de les torturer.


Le scénario se tient assez bien, étonnamment, avec quelques bonnes idées et des personnages dont le comportement n’est pas trop illogique. Mais il est aussi facilité par un cadre resserré et peu de personnes présentes. Il faut toutefois souligner une légerété de ce côté. Car Sheryl et Mike n’est pas le premier couple porté disparu, un autre nous fait l’honneur d’ouvrir le film, ils sont évoqués après par une affiche mais leur disparition semble peu prise en compte. Quand notre couple est recherché, personne ne fait le lien et ne semble trop inquiété par cette récidive.


Les tortionnaires de Timberfalls ont beau être un peu malsains et dérangés, leurs raisons peuvent se comprendre. Ils oscillent entre un certain pragmatisme et la folie qui s’est installée dans leurs cervelles. Ce ne sont pas vraiment des psychopathes, le film instaure un peu de nuances et en fait un couple de méchants assez réussi. L’addition d’une autre personne défigurée, muette et violente, semble répondre aux impératifs du film d’horreur, et c’est bien dommage, elle n’apporte rien de suffisant face à ces deux personnes.


C’est un peu le sentiment global de cette critique, et de ce film, où on trouvera toujours à redire, avec des variations assez amples, notamment dans le rythme du film. Le film peine à instaurer un climat sordide dès lors que le couple de kidnappeurs se tait. Il mise sur des séquences de tortures et de mutilations qui peuvent faire son effet. Mais avant cela il faudra aussi supporter des séquences plus calmes mais aussi trop longues, où les personnages parlent pour occuper le temps, alors qu’on devine pourtant dans le décor des charmants paysages qui auraient tout aussi bien pu calmer le jeu entre les séquences les plus éprouvantes.


C’est une scène violente et filmée au cordeau qui ouvre le film, montrant le calvaire et l’espoir fugace d’un autre couple. La réalisation est soignée et évocatrice du sentiment de peur de ces personnes. Il est donc dommage de ne retrouver qu’en de rares occasions ce soin. Certaines scènes sont très mal filmées, comme le mariage forcé, qui est pourtant un moment clé, réalisé avec un angle presque unique et un mauvais placement des comédiens, comme une piqure d'amateurisme.


Ces acteurs s’en sortent tout de même assez bien. Sans atteindre des sommets, tout le monde semble assez impliqué et crédible, ce qui est assez appréciable. Sheryl et Mike sont interprétés par Brianna Brown et Josh Randall, l’autre facette du couple avec les kidnappeurs Forester par Nick Searcy et Beth Broderick, tous les quatre déjà vus dans plusieurs séries, avec donc une certaine expérience.


Sans pouvoir crier au génie, et bien conscient que le film tire parfois sur ses coutures, Timberfalls s’accepte comme un film assez correct, dans la moyenne supérieure. Il est inégal sur de trop nombreux points, et son rythme et son intensité sont bien trop irréguliers, mais il reste assez bien réalisé et produit, sans défauts irrévérsibles.

SimplySmackkk
6
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le 27 mai 2020

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