Titanic est-il un film de gonzesse ?

Titanic est un chef d’œuvre absolue qui aura durablement marqué l’histoire du cinéma. Aussi bien pour ses aspects extra cinématographiques : 11 oscars, premier film à franchir la barre du milliard de dollars de recette, création d’un couple mythique (Rose et Jack) et par extension Kate et Léo qui ne se quitte plus depuis, starification de ses acteurs avec en point d’orgue ce qu’on appelait à l’époque la « Léomania ». Que cinématographique : histoire d’amour passionnée bouleversante, film catastrophe impressionnant aidé par des effets visuels novateurs pour l’époque (et qui n’ont pas pris une ride) mais surtout surtout une reconstitution historique méticuleuse. Bref comme dit plus haut un chef d’œuvre. Qui plus es à mes yeux (voir mon top 10 pour sans convaincre).


D’habitude mes critiques sont bien plus longues et développées et je suis le premier à reconnaitre que ses quelques lignes sont bien peu de chose pour rendre justice à un film d’une telle ampleur. Mais en même temps que puis-je dire qu’il n’est déjà été mentionné ici ou là. A par enfiler des perles que les détracteurs du film s’amuseront à détruire et que les adorateurs connaissent déjà. Non. Si je prends la plume aujourd’hui pour parler de Titanic c’est pour ce poser une question qui me semble fondamentale. Malgré toutes les qualités du film (ou ses défauts c’est selon) Titanic est-il un film de filles ? Questionnement dû à quelques conversations que j’ai pu avoir depuis quelques temps avec certaines personnes qui, une fois dit que j’aimais Titanic me rétorquais en gros : mais c’est un film de nana tu ne serais pas un peux P… . Bref vous voyez le genre. Par conséquence, j’ai commencé à m’interroger (par sur ma sexualité sur le film). Et à cette question la réponse est sans appel. NON NON NON Titanic n’est pas un film pour gonzesse. Laissez-moi donc vous expliquer, de mon humble point de vue, pourquoi.


JAMES CAMERON. Voilà au fond mon seul et unique argument. Cameron fais partit de ses grand cinéaste à la carrière impressionnante. Un artiste de génie doublé d’un authentique technicien du cinéma. Oserais-je même dire d’un ingénieur du cinéma. Comme le prouve toutes les avancées technologique qu’il a créé ou utilisée. Entre la performance capture emprunté à son ami Zemekis qu’il poussera au maximum sur Avatar, la création de camera spécial pour tourner certaine séquence en vue subjective de Strange Day de son ex-femme Kathryn Bigelow dont il était le producteur ou bien encore la création du T1000 de Terminator 2. Il est aussi un plongeur expérimenté qui a mis sa passion au service de son art sur Abyss, Titanic et probablement Avatar 2 qui promet d’explorer la faune marine de Pandora. Là encore résumer James Cameron aussi simplement n’est pas lui rendre hommage comme il se doit mais c’est pour mieux en venir au fait. Cameron est aussi et peut être même avant tout un grand sentimental. Car à l’exception de Piranha 2 : Les Tueurs volants (premier film qu’il reniera) tous ses autres films ne sont QUE des histoires d’amour. Sans exception. Et là je parle de l’amour avec un grand A. Donc de l’amour sous toutes ses formes. Qu’elle soit dite sentimental « classique » : Abyss, Titanic bien sûr ou encore Avatar. Sous une forme matriarcale/patriarcale : Aliens le retour et Terminator 2 : le jugement dernier par ailleurs approuvé pour ce dernier par Sarah Connor elle-même lors ce qu'elle déclare, je la cite texto :



et de tous les pères possible qui sont passé toutes ces années cette
chose, cette machine, étais le seul à être à la hauteur.



Et pour finir. La plus importante de toutes : le premier Terminator. Oui oui vous avez bien lu. Car soyons logique deux minutes. S’il n’y a pas d’histoire d’amour, Sarah et Kyle ne s’aiment pas. S’ils ne s’aiment pas, ils ne couchent pas ensemble. S’ils ne couchent pas ensemble, Sarah ne tombe pas enceinte. Si elle ne tombe pas enceinte, John Connor n’existe pas. Et si John Connor n’existe pas, bein il n’y a plus de film. CQFD. Même True Lies ne raconte-t-il pas la déchéance d’un couple qui va tout tenter pour ce reconstruire ? Et c’est là que ça devient intéressant.


Car au fond, il est légitime de penser au premier abord que Titanic n’est que la seule vraie et pure love story de Cameron (avec Abyss). Tous simplement parce que les autres sont enrobés de cinéma plus “Burner” que ce soit la science-fiction, l’action, le film de guerre, le film d’espionnage ou autre. Ce qui donne cette sensation d’assister avant tous à de grand spectacle testostéroné avec en leurs sein une romance développée en arrière-plan. Là où Titanic mais les pieds (le cœur) dans le plat directement et où il faut attendre plus d’1h30 (durée moyenne d’un film qui plus es) avant que le spectacle catastrophe que le spectateur es venu voir ne débute réellement. Ce qui là encore donne cette impression que l’histoire d’amour passe au premier plan. Et cela peut donc suffire pour que l’on traite Titanic de film girly à l’instar de Sur la route de Madison de Clint Eastwood en occultant totalement la badass attitude de ce bon vieille inspecteur Harry. Comme une anomalie dans une carrière gorgée de bourre pif et autre fusillade. Mais revenons à notre sujet.


Car outre le fait que, oui, Titanic met plus en avant que d’habitude les grands sentiments. Il ne faut pas oublier que James Cameron a travaillé toute sa vie sur des thèmes récurrents et une structure narrative peu ou prou identique d’œuvre en œuvre. Exemple : que ce soit dans Titanic, Avatar ou Terminator l’acte final vient juste après que le couple est fait l’amour. Le Titanic fonce dans l’iceberg, le colonel Quaritch donne l’assaut contre les Na'vis, et le couple Kyle Reese/ Sarah Connor affronte à mano à mano le T800 à chaque fois après que les amants eu consommé pour la première fois leur amour. D’ailleurs cette comparaison ne s’arrête pas là en ce qui concerne Titanic et Terminator. Car comme le mentionnais Cédric Delelée dans le numéro de Mad Movies HS sur Cameron : Titanic peux aisément être considéré comme un remake déguisé du Terminator de 1984.


En effet, les deux films on de nombreux point commun dont voici une petite liste non exhaustive : Sarah Connor et Rose DeWitt-Bukater sont deux héroïne prisonnière de leurs conditions sociales dont elles cherchent à se libérer. Dans cette quête elles feront face à un danger matériel orchestré par la cupidité, pour ne pas dire vulgairement la connerie humaine. (Skynet d’un côté, Joseph Bruce Ismay et Le commandant Edward John Smith qui mettent les gazes à fond persuadés que le Titanic est insubmersible de l’autre). Elles seront sauvées, et tomberont amoureuse, d’un homme venant d’un autre monde (une autre temporalité pour être plus précis en ce qui concerne Kyle Reese, la troisième classe en opposition à la bourgeoisie pour Jake Dawson). Deux héros qui se sacrifieront pour sauver leur grand amour mais dont le sacrifice devra être terminé par leur « compagne respective » (après avoir fait exploser le Terminator celui-ci continue de ramper jus-qu’as sa proie pour un dernier face à face quand à Rose, elle devra continuer de lutter dans l’eau glacée sifflet à la bouche le temps que les secours arrivent). Tous cela parachevant leurs parcours d’émancipation. Le féminisme étant un des autre thèmes chère à James Cameron qui, au cours de sa carrière, aura su créer des icônes féminines instantanés. Il n’est donc pas illogique de retrouver de telles ressemblances. Mais jamais à ce point et c’est de ce fait que Titanic et Terminator sont intimement liée. Tout du moins vis-à-vis de l’histoire d’amour, du parcours de l’héroïne et de ses combats. Bref, à tous ce qui n’a pas attrait à l’aspect brutal, spectaculaire voir violent des films de Cameron. A tous ce qui touche à quelques choses de plus sentimental un peux plus niais diront certain.


Et c’est à cet instant qu’arrive ma conclusion. Chacun a évidemment le droit de penser ce qu’il veut d’un film. Soit. Mais je considère qu’il est toujours plus intéressant d’aller jusqu’au bout de sa logique. Dans ce cas précis, la filmographie de James Cameron étant tellement cohérente et chacun de ses films utilisant plus ou moins la même trame narrative, les même gimmick visuel et un style instantanément identifiable que d’une certaine manière tous sont à mettre dans le même sac. Autrement dit, vous avez le droit de penser que Titanic est un film pour pisseuses. Mais dans ce cas il faudrait dire la même chose des deux Terminator, d’Aliens le retour de True Lies, d’Avatar et d’Abyss (même si c’est plus facile pour celui si). Et je mets au défi qui qu’on que d’être sans doute les seuls en 40 ans et ce dans le monde entier à proclamer ouvertement, et passer pour un con au passage, que ses œuvres sont des films de nana, de gonzesse, de pédé comme dirais sans doute certains gros beauf au cœur de pierre. Alors qui aura désormais le courage de relever le défi ?

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le 24 juil. 2019

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Victor Tomadini

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