"Toute ta vie n'est qu'un rêve". Voilà comment Lori, la femme de Douglas Quaid, décrit l'existence de son mari. Pour que l'on ressente de l'empathie envers son principal protagoniste, Paul Verhoeven s'est amusé à perdre aussi son spectateur. Il brouille ingénieusement la fiction et la réalité. Qu'est-ce qui est rêvé ? Qu'est-ce qui est réel ? Même si l'intrigue, ayant depuis inspirée d'autres œuvres, n'apporte pas de réelles surprises, elle reste malgré tout agréable à suivre.

Arnold Schwarzenegger y trouve un rôle qui lui convient bien : celui de la brute qui résout ses ennuis avec toutes sortes d'armes (poings compris) faisant BOUM. Son jeu d'acteur est moyen quand il s'agit de jouer autre chose (par exemple le bonheur avec sa femme dans les premiers instants). Étrangement, passé les 30 premières minutes, je m'y suis moins attardé. Est-ce parce qu'il est davantage dans son élément ? Ou parce que l'on est happé dans l'univers du film ? Peu importe, il remplit correctement son rôle, et c'est tout ce qu'on lui demande. Les rôles secondaires sont plein de charisme : la fatale Sharon Stone et le glacial Michael Ironside en tête.

Un film de science fiction axe beaucoup sur les effets spéciaux. Ici, on constate malheureusement que certains ont mal vieillis, notamment les incrustations de décors qui sont la plupart du temps maladroites. Malgré tout, la majorité des scènes fonctionnent encore très bien. La scène à l'aéroport avec la grosse dame rousse m’impressionnera toujours autant, tout comme la scène d'introduction, où le héros manque d'air sur Mars. A une époque où l'utilisation des effets spéciaux était limitée par rapport à aujourd'hui -où tout est faisable facilement sur ordinateur- c'est tout de même loin d'être mauvais !

Assez discuté d'effets spéciaux, c'est surtout de l'univers du film que j'ai envie de parler. Total Recall est doté d'une large galerie de personnages grotesques. J'adore ! Sur Mars, de nombreux personnages détruits par les radiations se dévoilent. L'équipe de maquillage a effectué un super travail. Les profils monstrueux ou pathétiques se succèdent à l'écran dans ce qui est selon moi l'une des meilleures scènes de ce film. J'aimerais que le maquillage soit toujours aussi réussi au cinéma. Les décors de Mars sont assez convaincants, l'univers est riche. Cette oeuvre regorge de petites trouvailles technologiques que l'on rêverait de voir sur le marché : montre à hologramme, gadget qui change automatiquement la couleur du vernis... Dans ce monde futuriste, les petites inventions disséminées dans l'oeuvre apportent beaucoup de crédibilité à l'univers. De ce fait, ce monde dystopique est la principale réussite de ce Total Recall.
mewnaru
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le 12 mai 2014

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